Le Monopoly, ce jeu emblématique des soirées en famille, enseigne une leçon précieuse sur la gestion des biens : accumuler des propriétés, bâtir des hôtels, puis, d’un coup de dés malheureux, perdre tout son avoir au profit d’un adversaire. Ce jeu a été vendu à des millions d’exemplaires à l’échelle mondiale et existe sous des centaines de versions, adaptées à différents thèmes, pays et villes.
La fascinante histoire de l’invention de ce jeu a longtemps été présentée dans une note explicative glissée dans la boîte, faisant l’éloge d’un seul homme : Charles Darrow. Chômeur durant la Grande Dépression de 1929, ce Philadelphien a créé le Monopoly dans l’espoir d’échapper à la précarité. Un jour, dans le sous-sol de sa maison, il commence à dessiner des cases inspirées des lieux et commerces de son quartier. En 1934, il parvient à convaincre la société Parker Brothers de commercialiser son jeu, devenant ainsi millionnaire. Tous les ingrédients d’une success-story à l’américaine étaient réunis.
Cependant, cette narration aurait pu être plus nuancée.
En réalité, l’invention du Monopoly est le fruit d’un processus collectif. Bien avant Charles Darrow, un jeu similaire avait été créé par Lizzie Magie en 1904, connu sous le nom de “The Landlord’s Game”. Ce dernier avait pour but de dénoncer les inégalités économiques et de promouvoir l’idée d’un impôt sur la propriété. Malheureusement, l’histoire de Lizzie Magie a été largement éclipsée par celle de Darrow, qui a su capitaliser sur le concept et le populariser.
En somme, derrière le succès du Monopoly se cache une histoire riche et complexe, mêlant ambition, créativité et injustices. Ce jeu, bien plus qu’un simple passe-temps, soulève des questions importantes sur l’économie et la société.
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