Défis du général kurde Mazloum Abdi pour l’autonomie du Rojava

Un dialogue en cours

Le 12 janvier 2025, le commandant Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), a reçu un journaliste du quotidien Le Monde dans un cadre symbolique, où le drapeau de l’opposition syrienne flottait fièrement. Abdi, qui dirige une force soutenue par les Occidentaux, a affirmé que ce drapeau représente l’intégration de ses troupes à l’ensemble syrien et leur ambition de collaborer avec les nouvelles autorités à Damas. Cependant, son enthousiasme était tempéré par une prudence face au nouveau pouvoir qui émerge dans le pays.

Une dynamique complexe

L’évolution en cours en Syrie est marquée par la montée de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), qui prétend désormais exercer un contrôle sur la Syrie. Bien qu’Abdi ait été sensible à la rhétorique de Damas, qui semble prometteuse, il se montre sceptique quant à l’engagement réel des dirigeants de HTC à collaborer. Sa position souligne un besoin pressant de clarté et de garanties avant de s’engager dans des relations plus étroites.

Des pourparlers stratégiques

Le 30 décembre 2024, Abdi a eu l’opportunité de s’entretenir avec le chef de HTC, Ahmed Al-Charaa, à Damas. Ces discussions, qualifiées de « longues » et « positives », ont abouti à la création de deux comités responsables de négocier des accords militaires et administratifs. Ce dialogue stratégique est essentiel pour définir la future relation entre les FDS et le gouvernement central syrien.

Un appel à l’autonomie

Mazloum Abdi a développé une vision claire : il ne demande pas la sécession des FDS, mais souhaite une autonomie administrative renforcée. Son souhait est que la région du Rojava conserve son autorité locale tout en établissant une coopération constructive avec le gouvernement central. Ce modèle de gouvernance pourrait présenter un équilibre intéressant entre autonomie locale et respect des structures nationales.

Réactions de Hayat Tahrir Al-Cham

De son côté, Ahmed Al-Charaa participe au dialogue tout en restant fermement opposé à toute forme d’autonomie politique ou militaire pour le nord-est de la Syrie. Cependant, il a consenti à ce que ces questions soient examinées par les deux comités. Ce compromis montre que, bien que des tensions subsistent, des voies de négociation se dessinent et sont prises en compte par les deux parties, ouvrant potentiellement la porte à de futures discussions.

Un avenir incertain mais prometteur

L’interaction entre les FDS et HTC est un microcosme des défis plus larges auxquels la Syrie fait face. La dynamique en cours pourrait offrir un modèle de coexistence pacifique, mais sous la condition que des accords substantiels soient réalisés. La clé réside dans la volonté des deux parties de s’engager dans un dialogue sincère et constructif. Cette période de transition représente une opportunité de bâtir une Syrie plus inclusive, à condition que la coopération et la confiance s’établissent entre les acteurs clés du pays.

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