Donald Trump tarde à signer le plan de relance, des millions de chômeurs privés d’aide
Après des mois et des mois de tractations entre républicains et démocrates, le Congrès américain avait adopté en début de semaine un plan de relance de quelque 900 milliards de dollars, censé soutenir l’économie américaine. Pour entrer en vigueur, le texte doit être signé par Donald Trump.
Il comprend notamment des aides aux petites entreprises et aux écoles, des allocations chômage supplémentaires de 300 dollars par semaine, prolonge jusqu’au 31 janvier le moratoire suspendant les expulsions locatives, mais aussi, et surtout il organise la distribution de chèques aux familles les plus fragilisées. Et c’est là que le bât blesse.
Ces chèques doivent bénéficier à tout individu gagnant moins de 75.000 dollars par an (ou aux couples dont les revenus annuels ne dépassent pas 150.000 dollars). Leur montant a été fixé à 600 dollars. Une somme que le président américain, à la surprise générale, a trouvé extrêmement insuffisante.
“Je demande au Congrès d’amender ce projet de loi et d’augmenter les ridiculement faibles 600 dollars à 2000 dollars ou 4000 dollars pour un couple. Je demande également au Congrès de se débarrasser des éléments inutiles et coûteux de cette loi”, a-t-il exigé dans une vidéo publiée sur Twitter.
Une fois n’est pas coutume, cette exigence présidentielle a ravi les démocrates, qui se sont dits prêts à voter une augmentation de l’aide. Mais les républicains, allant à l’encontre de la volonté présidentielle, ont bloqué son adoption jeudi.
Un risque de shutdown avant le 31?
Depuis, rien n’a bougé. Donald Trump, qui passe les fêtes de Noël en Floride, n’a toujours pas signé le projet de loi. “J’ai eu plein d’appels et de réunions à Palm Beach. Pourquoi les politiciens ne veulent-ils pas donner aux gens 2000 dollars au lieu de 600? Ce n’était pas de leur faute, c’était celle de la Chine. Donnez aux citoyens de l’argent!”, a-t-il tweeté vendredi 25 décembre, sans préciser ses intentions.
Made many calls and had meetings at Trump International in Palm Beach, Florida. Why would politicians not want to give people $2000, rather than only $600? It wasn’t their fault, it was China. Give our people the money!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 25, 2020
Il est difficile de savoir si le dirigeant va mettre sa menace de veto à exécution au vu des conséquences désastreuses qu’une absence de plan de relance aurait pour des millions d’Américains: quelque 12 millions d’entre eux risquent en effet de se retrouver sur le carreau et tandis que des millions d’autres pourraient être expulsés de chez eux dès le 1er janvier, faute d’avoir pu payer leur loyer. Les PME et plus particulièrement dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du transport aérien, seraient aussi encore plus en difficulté.
Mais, plus grave encore, un veto de Donald Trump pourrait provoquer un “shutdown” (une paralysie de l’administration américaine privée de ressources, NDLR) avant la fin de l’année.
Le plan de relance fait en effet partie d’un agrégat de textes législatifs comprenant le projet de loi de finances 2021. Et le financement actuel des services de l’État expire le 28 décembre, soit lundi.
Bien qu’en désaccord sur le fond, républicains et démocrates pressent donc depuis plusieurs jours le président de signer le texte. “Nous demandons instamment au président de signer cette loi pour apporter un soulagement immédiat aux familles de travailleurs”, a tweeté la présidente démocrate de la chambre des représentants Nancy Pelosi, tout en fustigeant le vote républicain qui a “cruellement privé le peuple américain de 2000 dollars par adulte”.
“Si le président est vraiment sérieux au sujet des versements directs de 2000 dollars, il doit demander aux républicains d’arrêter d’y faire obstruction”, a-t-elle exigé.
The bipartisan COVID relief & omnibus bill has been enrolled. The House & Senate are now sending this important legislation #ForThePeople to the White House for the President’s signature. We urge him to sign this bill into law to give immediate relief to hard-working families!
— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) December 24, 2020
À voir également sur Le HuffPost: À Nashville, au moins 3 blessés dans une forte explosion “liée à un véhicule”
Laisser un commentaire