Par ailleurs, le gouvernement rappelle qu’un mécanisme de remboursement des masques chirurgicaux a également été mis en place pour deux millions de Français vulnérables car malades et que près de 5 millions de masques gratuits ont été ou sont encore distribués chaque semaine via les Centres communaux d’action sociale (CCAS) et certaines communes.
Un coût pour les ménages modestes
Dès lundi, l’association de consommateurs CLCV et plusieurs élus de l’opposition avaient pointé un problème de “surcoût pour les populations précaires”. Face au risque épidémique, “il est évident que la France ne laissera pas des personnes dans l’incapacité de s’équiper en masques”, a répondu le ministre des Solidarités, alors que le non-port du masque peut entraîner une amende de 135 euros en cas d’infraction. Le ministre a précisé que ces masques, lavables 30 fois en machine, représentent une “protection pour les trois prochains mois”.
“Le stock d’État de masques lavables va se vider”
D’où viennent ces 40 millions de masques? Olivier Véran l’a précisé mercredi soir: ces masques seront livrés “dans les prochains jours” grâce à un contrat signé avec La Poste. Ils sont donc déjà produits et mieux que ça déjà “disponibles dans les stocks stratégiques de l’État”, précise au HuffPost le ministère de la Santé.
La quasi-totalité de ces masques ont été fabriqués en France, bien qu’une commande nationale de 10 millions de masques lavables avait été passée début avril auprès d’un producteur vietnamien. À cette époque, les producteurs français n’étaient globalement pas “encore prêts à répondre au besoin, en raison de délais d’attente trop élevés”, avait expliqué alors les responsables du secteur.
Pour faire face à la demande, Emmanuel Macron avait appelé, fin mars, l’appareil industriel français à produire massivement des masques face à l’épidémie de Covid-19, lors d’un déplacement chez le fabricant de masques chirurgicaux Kolmi-Hopen en périphérie d’Angers (Maine-et-Loire). Un appel entendu par les industriels français qui a même conduit à une situation de “surproduction” ou de “surcommande” au début du mois de juin.
20 millions de masques lavables également en stock chez les producteurs nationaux
Si bien que de nombreuses entreprises du secteur textile, fabricant de masques lavables, se retrouvent depuis avec un stock important sur le dos. Une mission lancée par la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a permis d’en écouler une partie. Mais près de 20 millions de masques lavables catégorie 1 ou 2 “n’ont toujours pas trouvé preneur”, avait précisé mardi au HuffPost Bercy et Pierric Chalvin, le délégué général d’Unitex Auvergne-Rhône-Alpes, syndicat professionnel qui fédère les entreprises de la filière textile.
Un stock d’entreprises qui ne sera pas immédiatement racheté par l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) chargé de la gestion des stocks publics. Mais “le stock stratégique de masques lavables va de fait se vider” après cet envoi aux plus précaires. L’État dispose d’un autre stock de masques chirurgicaux, dont la production française est exclusivement réservée aux personnels soignants.
“Ce stock évolue dans le temps, se vide et se recharge”, précise le ministère de la Santé. “Et il n’est pas impossible qu’un nouvel envoi de masques lavables soit décidé et nécessaire pour ce public dans 3 mois”. Cela toujours en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Des masques pour les bénéficiaires de la CMU-C
Ce public dont parle le ministère de la Santé, ce sont près de sept millions de personnes. “Une logique d’efficacité et de rapidité a été retenue”, précise-t-on avenue de Ségur pour expliquer qui va les recevoir. Seront concernés: tous les bénéficiaires de la nouvelle Complémentaire santé solidaire.
Ce nouveau dispositif est, depuis le 1er novembre 2019, le fruit de la fusion de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C, 5,2 millions de personnes affiliées en juin 2019) et de l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). “C’était le mécanisme le plus efficace directement identifié par la Caisse nationale de l’Assurance maladie”, explique-t-on au ministère des Solidarités. Il couvre “une gamme très large” de Français en situation de précarité (bénéficiaires du RSA, des allocations aux personnes handicapées, au minimum vieillesse…) qui ont des droits ouverts et dont on connaît l’adresse postale.
Pour bénéficier de ce dispositif, il ne faut pas dépasser un certain montant de ressources, qui dépend de la composition de votre foyer et diffère que vous viviez en métropole ou dans les départements d’Outre-mer. Un simulateur est disponible sur le site de l’Assurance maladie. Voici ci-dessous, le détail du plafond de ressources annuelles pour être bénéficiaire selon le nombre de personnes composant votre foyer.
Si vous êtes en dessous du premier plafond, vos dépenses de santé sont prises en charge à hauteur de 100% des tarifs de la sécurité sociale. Comme vous pouvez le voir sur le tableau, au-delà, une participation vous sera demandée. Comme indiqué par le ministre, le dispositif inclut une grande partie des personnes sous le “seuil de pauvreté”, fixé par l’Insee en 2017 à 1.041 euros nets par mois pour une personne seule.
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