Du poulet d’Ukraine se trouve peut-être dans votre assiette
Mais, comme le montre France5 dans un documentaire diffusé ce dimanche 4 octobre, intitulé “Le poulet bat-il de l’aile?”, tous les poulets ne se valent pas. Si nous en consommons en moyenne 25kg par an, ce n’est pas toujours du Label rouge, ni du made in France, que nous avons dans l’assiette.
Et dans cette émission, France5 s’intéresse en partie à l’un des grands exportateurs de poulets en Europe, pourtant insoupçonné par une partie des consommateurs: l’Ukraine.
“Grenier à blé”
Et cette viande de volaille, pas chère, mais pas toujours de très bonne qualité, comme en témoignent deux testeurs présents dans le documentaire, est majoritairement exportée vers l’Union européenne. L’un des éleveurs rencontrés par France 5 affirme exporter 65% de sa production.
Pour cela, le poulet passe par l’un de ses voisins et membres de l’Union européenne, la Pologne, principale “porte d’entrée” de la volaille ukrainienne.
Comme l’expliquait au HuffPost, Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae, au laboratoire d’Études et de recherches en économie sur les structures et marchés agricoles, ressources et territoires, on constate depuis quelques années un essor considérable des productions polonaises et ukrainiennes en Europe.
Porte d’entrée: la Pologne
En mai 2019, Pauline Di Nicolantonio, chargée de campagne pour l’ONG Welfarm, s’indignait de cet essor, rappelant l’incertitude quant à la qualité de la volaille importée. “L’Ukraine n’applique pas, à ce jour, les réglementations européennes de protection animale”, soulignait-elle dans une tribune publiée par Libération. Les poulets de MHP (un géant de l’agroalimentaire ukrainien, NDLR) peuvent donc être exportés sur le marché communautaire sans aucune garantie en termes de densité, d’accès à la litière ou de lumière en bâtiment. Opaques, les fermes-usines de MHP sont fermées aux ONG de protection animale, ainsi qu’aux experts indépendants depuis plus de deux ans.”
Mais quand France 5 demande à certains consommateurs s’ils mangent du poulet ukrainien, tous affirment ne pas savoir, ou répondent par la négative. “Je n’ai jamais mangé de poulet ukrainien ou polonais, à ce que je sache”, répond l’une. “Ça ne me dit rien”, “jamais”, répondent les autres. Et pourtant.
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