Emmanuel Macron à Vichy, une visite historique et politique

HISTOIRE – “La controverse, c’est l’esprit français, mais la haine, c’est la haine de la France”, a mis en garde le 9 décembre Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse dédiée à la future présidence française du Conseil de l’UE. S’il ne s’est pas encore prononcé sur une candidature à sa réélection, le président de la République est bien en pré-campagne.
Sans le nommer, il a n’a eu de cesse de viser Éric Zemmour et sa réécriture de l’histoire. “Nous vivons un moment politique en Europe où le révisionnisme s’installe dans plusieurs pays, est utilisé par les puissances qui veulent remettre en cause nos valeurs, notre histoire”, a affirmé le chef de l’État.
Des propos en référence directe aux sorties polémiques du candidat d’extrême droite sur le régime de Pétain et le général de Gaulle. Et qui semblent devenir des fils rouges de ce que sera la campagne d’Emmanuel Macron: s’ériger en défenseur du “récit national français” et bien sûr de l’Europe.
Passer de la mémoire à l’Histoire
Déjà, la veille, le chef de l’État était à Vichy, un symbole fort. Le maire de la ville réclame depuis des années de ne plus être associé à “la honte française” du régime de Pétain. Une question soulevée par Le HuffPost en mars dernier, lors d’un reportage à Vichy pour interroger ce passé encore douloureux.
“Cette Histoire, ce n’est pas à Vichy de la porter. C’est l’Histoire de la France, du régime qui a décidé de collaborer avec l’occupant”, a affirmé le 8 décembre, Emmanuel Macron, dans le parc des Sources, quartier que le gouvernement de Pétain avait réquisitionné entre 40 et 44.
Il a ainsi répondu au maire Frédéric Aguilera (LR), qui souhaite voir disparaître l’expression “régime de Vichy”, qui selon lui “stigmatise” la ville et ses habitants depuis 77 ans. Le matin-même sur France Bleu Auvergne, Emmanuel Macron avait appelé à respecter l’Histoire: “Gardons-nous de la manipuler, de l’agiter, de la revoir.”
Sur place, il a assuré que l’État allait “accompagner Vichy” à “regarder l’avenir”. Peut-être que ce geste et ces mots vont permettre à la ville -où aucun président de la République ne s’était rendu depuis de Gaulle en 1959 pour parler de la Seconde guerre mondiale-, de passer enfin de la mémoire à l’Histoire.
La mémoire en mouvement
En mars 2021, dans le cadre d’un dossier intitulé “La mémoire en mouvement”, Le HuffPost était allé à la rencontre du maire de Vichy et de ses habitants pour interroger leur rapport à ces 4 années – entre 40 et 44- de l’Histoire de la ville, encore délicate aujourd’hui. Le reportage -long format- est visible ci-dessous.
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