Car, pour la première fois, un membre du parti animaliste fait partie des candidats déclarés. Hélène Thouy a en effet annoncé en juillet dernier qu’elle se présentait à l’élection. L’idée de candidature de l’avocate girondine de 38 ans est de “hisser la cause animale au rang des sujets majeurs dont la société doit s’emparer”, avait-elle déclaré alors en conférence de presse.
“Je suis certaine que nous pourrons influer (sur) le cours de cette campagne”, a-t-elle ajouté. Hélène Thouy a présenté sa candidature comme “une réponse à l’irresponsabilité de ceux qui nous dirigent” et par volonté d’imposer la question animale dans le débat national.
En attendant, 2022 voit déjà naître dès ce 1er janvier de nouvelles avancées en matière de bien-être animal. La nouvelle année sert en effet d’échéance pour plusieurs décisions politiques prises au cours des derniers mois. Que ce soit pour éviter la souffrance des animaux, leur euthanasie ou pour leur garantir un traitement décent, Le HuffPost fait ici le point sur ce qui va changer pour eux et les agriculteurs.
Interdiction de la castration des porcelets à vif
Dès ce samedi, il sera interdit de castrer les porcelets sans anesthésie, selon un arrêté datant de février 2020.
L’opération, très douloureuse pour le porcelet, prend une trentaine de secondes, note France 3 Régions. Elle consiste à inciser le scrotum, extraire les testicules, couper le cordon spermatique et désinfecter. Sans anesthésie donc pour l’animal, même si depuis plusieurs années, un anti-inflammatoire est administré pour atténuer les douleurs post-opératoires. Désormais, les élevages devront aussi pratiquer une anesthésie pour supprimer la douleur lors de l’intervention. Il pourrait s’agir d’une anesthésie locale par injection intra-testiculaire.
Cette pratique concerne encore la grande majorité des élevages français et près de 10 millions de porcelets par an.
Toutefois, les éleveurs pourront continuer à pratiquer cette opération à condition que leurs acheteurs l’exigent et s’ils respectent le protocole spécifique. La castration peut être “réalisée soit par castration chirurgicale avec anesthésie et analgésie”, option privilégiée par les professionnels, “soit par immunocastration” (injection d’un vaccin pour arrêter la production de stéroïdes).
La castration permet d’avoir une viande plus grasse, des animaux moins agressifs et éviter l’odeur d’urine dégagée à la cuisson par certains mâles.
Arrêt progressif de l’élimination des poussins mâles
2022 va également voir s’opérer un grand changement pour les élevages de poussins. Dès ce 1er janvier, le broyage des mâles n’est plus autorisé en France. “Je peux vous annoncer que la France est le premier pays au monde, avec l’Allemagne, à mettre fin au broyage et au gazage des poussins mâles”, avait affirmé en juillet dernier le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie dans une interview au Parisien.
Pour y parvenir, les professionnels de l’agriculture ont travaillé main dans la main avec les scientifiques, pour mettre au point une technique qui permet d’identifier le sexe de l’œuf avant son éclosion. “La technique de sexage dans l’œuf choisie permet de distinguer, à travers la coquille, la couleur des plumes des embryons mâles, différente de celle des embryons femelles. De ce fait, cela permet de ne plus avoir à éliminer 50 millions de poussins mâles juste après leur naissance chaque année en France”, a expliqué le ministre.
Toutefois, il faudra sans doute attendre quelques mois pour que le broyage cesse véritablement d’être employé. Le temps “d’adapter les machines utilisées jusqu’à aujourd’hui à petite échelle ou en laboratoires, à une dimension industrielle”, a précisé le ministre et aussi le temps pour les éleveurs de s’équiper. Selon Julien Denormandie, “les machines seront installées pour deux tiers de la production en France dès la fin du premier trimestre 2022.”
Désignation d’un référent en charge du bien-être animal dans les élevages
Cette année il est aussi question de mettre les élevages à la page. Selon un arrêté publié mercredi 29 décembre au Journal officiel, tous les élevages d’animaux domestiques (animaux de rente, de compagnie, équidés) et d’animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité, devront désigner un référent en charge du bien-être animal”, dès ce 1er janvier, a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.
Selon l’arrêté, “le référent ‘bien-être animal’ peut être le responsable d’élevage lui-même ou une personne qu’il désigne au sein de son personnel”. Dans le cas des élevages de porcs et de volailles, ce référent devra suivre une formation spécifique.
“Les référents désignés au sein des élevages de porcs ou de volailles auront six mois à compter du 1er janvier 2022 pour entamer le parcours de formation et disposeront de 18 mois pour l’achever”, indique le ministère, selon lequel “certaines formations suivies antérieurement pourront être reconnues au titre du parcours de formation”. x²
Dans les autres filières (bovines, ovines…) non couvertes à ce jour par l’obligation, une formation au bien-être animal pourra être suivie de manière volontaire par les référents.
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