En Martinique, un policier blessé par des tirs sur un barrage
Le policier blessé, membre de la police judiciaire, a reçu des plombs dans le bras. L’autre fonctionnaire, membre d’une compagnie d’intervention, a été également visé, mais la balle s’est nichée dans son gilet pare-balles, a-t-on ajouté de même source, en précisant que le Raid devait intervenir pour démanteler le barrage.
Le même soir, quatre journalistes envoyés sur place ont été visés par des coups de feu de la part d’individus à moto dans un quartier de Fort-de-France alors qu’ils couvraient les violences urbaines nocturne.
Un photographe de l’AFP, Loïc Venance, deux journalistes de BFMTV/RMC Sport, Maureen Lehoux et Julien Taureau, et un photojournaliste d’Abaca Press, Raphaël Lafargue ont essuyé trois tirs dans une rue désertée en raison du couvre-feu strict décrété jeudi soir. Des hommes sur deux motos ont tiré sur les journalistes qui étaient en train de filmer et prendre des photos à bonne distance d’un barrage en feu.
Ils n’ont pas été blessés et ont eu juste le temps de monter à bord de leur véhicule et de quitter précipitamment les lieux. Les individus casqués ne les ont pas suivis
“On est sortis de la voiture pour filmer le barrage de loin. On était près du canal Levassor, tout proche du port de plaisance, un endroit plutôt calme ces derniers jours. On était seuls. J’ai vu deux motos s’arrêter. J’ai crié: ‘Putain y a les motos!’”, a raconté Loïc Venance.
″Ça faisait une heure et demie qu’on tournait dans la ville pour témoigner des violences. On a croisé énormément de policiers qui nous disaient de rentrer. Ils étaient hyper tendus. On s’est dit: ‘c’est hyper calme, c’est pas normal’”, a rapporté le photographe de l’AFP. “C’était vraiment une nuit pas comme les autres, notre troisième nuit d’affilée. Là, la ville était vide et l’atmosphère très pesante”, se souvient Maureen Lehoux.
Échec des discussions en Martinique, Lecornu optimiste pour la Guadeloupe
Jeudi matin, les syndicats à l’origine du mouvement de grève ont été reçus à la préfecture pour entamer le dialogue, en présence du président de la Collectivité Territoriale Serge Letchimy. Mais les discussions n’ont pas abouti: “Nous avons demandé des garanties nous permettant d’aller vers la populations sur le terrain. Le préfet tourne en rond, (en disant) qu’il n’a pas de pouvoir. Il n’a pas donné de signes véritables” permettant de calmer la situation, a résumé au micro de Martinique La 1ère Bertrand Cambusy, porte-parole de l’intersyndicale.
Le couvre-feu a été décrété par la préfecture pour une durée indeterminée, “jusqu’au retour au calme”. Sur BFMTV ce vendredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé des faits “totalement inacceptables”. “On ne peut pas accepter en France (…) que des journalistes soient pris pour cible quand ils font leur travail et qu’ils se retrouvent à essuyer des tirs à balles réelles. (…) Evidemment fermeté absolue face à ces situations”, a commenté le porte-parole.
En Guadeloupe, première île à avoir lancé un mouvement de grève générale, la situation semblait s’apaiser ce vendredi. Après de nouvelles discussions avec les élus locaux, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a fait savoir qu’un accord de sortie de crise était en bonne voie, avec une avancée sur l’obligation vaccinale des soignants, première mais non seule revendications des manifestants.
“Si la loi de la République doit s’appliquer partout en France, il est légitime qu’une solution individuelle puisse être proposée à chaque personnel devant être suspendu. Les maires ont fait part de propositions sur la manière de mettre en œuvre la loi. Les travaux interministériels doivent ainsi se poursuivre dans les heures à venir pour annoncer la stratégie retenue”, précise le ministère dans un communiqué.
À voir également sur Le HuffPost: Conseil de Défense: Macron alerte sur “la situation dramatique” dans les Antilles
Laisser un commentaire