En Thaïlande, les canards gonflables symboles des manifestations pro-démocratie
Au lendemain d’affrontements avec les forces de l’ordre et des ultra-royalistes au cours desquels six manifestants ont été blessés par balle, des vidéos de la “Révolution des canards en caoutchouc” sont devenues virales sur les réseaux sociaux. “Si les politiques sont bonnes, les canards resteront dans leur piscine”, a lancé un fan sur Twitter.
Les canards gonflables ont initialement servi à Bangkok de protection contre les lances à eau des forces de police. Puis ils se sont rapidement imposés en tant qu’icône des personnes manifestant pour la démocratie.
Des canards gonflables géants ont également été utilisés dans des manifestations contre la présidente d’alors, Dilma Roussef, au Brésil en 2016 ainsi qu’en Russie en 2017 contre le Premier ministre de l’époque, Dmitri Medvedev, pour dénoncer ses luxueuses villas dont l’une avait une maison pour canards auprès d’un étang.
La jeune génération très représentée dans ce mouvement n’hésite pas à s’inspirer de la pop culture pour fédérer les manifestants. Début octobre, le salut à trois doigts issu de la célèbre dystopie “Hunger Games” avait été utilisé par des lycéens thaïlandais, comme vous pouvez le revoir ci-dessous.
Moderniser la monarchie
“Le mouvement de contestation démocratique n’est pas à court de symboles inattendus, depuis Harry Potter et Hunger Games. Le 17 novembre, les canards gonflables ont rejoint ce panthéon”, a d’ailleurs commenté le journal en ligne Thai Enquirer. À cette liste, on pourra aussi ajouter le dessin-animé “Hamtaro”, dont le générique a été parodié par les manifestants en juillet dernier.
En Thaïlande, le mouvement, dans la rue depuis l’été, demande la démission du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha issu d’un coup d’Etat en 2014 et une réécriture de la Constitution, jugée trop favorable à l’armée. Il réclame surtout l’abolition de la loi de lèse-majesté, un contrôle sur la fortune royale et la non ingérence du souverain dans les affaires politiques.
Le mouvement pour la démocratie assure vouloir moderniser la monarchie, mais en aucun cas ne souhaiter l’abolir.
Monté sur le trône en 2016 à la mort de son père, le roi Bhumibol, Maha Vajiralongkorn est une personnalité controversée. En quelques années, il a renforcé ses pouvoirs en prenant notamment directement le contrôle de la fortune royale. Ses fréquents séjours en Europe, alors que le pays est en pleine récession depuis la pandémie provoquée par le coronavirus, ont aussi soulevé des interrogations.
Depuis plusieurs semaines, Maha Vajiralongkorn n’a pas quitté le royaume, allant jusqu’à déclarer son “amour” pour tous les Thaïlandais.
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