Contre toute attente, les travailleurs des plateformes numériques ont remporté une bataille décisive face aux lobbies : l’Union européenne a produit une directive instaurant la présomption de salariat.
Lundi 11 mars, après des mois de négociations tendues, les États membres ont trouvé un compromis validant une directive de la Commission qui, toute imparfaite qu’elle soit, pose les bases d’une amélioration du statut des travailleurs « ubérisés ». L’esprit de cette législation, c’est de s’opposer à l’idée que les plateformes ne seraient que des intermédiaires entre des clients et des travailleurs qui seraient indépendants. Tous les Etats sont-ils d’accord ? Non, ni l’Allemagne, ni surtout la France qui mène un travail acharné depuis lontemps contre l’idée de présumer salariés ces travailleurs. Mais ces pays devront tout de même transcrire cette directive dans leurs propres droits nationaux.
C’est donc à la fois une défaite cuisante pour Emmanuel Macron qui a agi en véritable lobbyiste d’Uber, et pour les néolibéraux en général, qui voient dans l’ubérisation un cheval de Troie pour casser le statut de salarié.