“Me voilà même si mise à nue j’ai peur, oui/Me voilà dans le bruit et dans le silence…” Co-écrite avec Igit, un ancien candidat de l’émission “The Voice”, la chanson de Barbara Pravi porte en effet un message caché derrière la répétition du mot “Voilà”. Car la chanteuse y raconte son parcours tumultueux et sa volonté de reconnaissance dans un milieu artistique où il est parfois difficile de se faire une place.
Une “chanteuse à demi” dans l’ombre
Grâce à ses économies réalisées en tant que serveuse, la Parisienne d’origine serbe et iranienne enregistre une première chanson. “Amours impolies” lui permet d’être repérée par le label “Capitole Records”. En 2016, elle participe à la comédie musicale “Un été 44” et sort un premier album solo dans la foulée. Un succès en demi-teinte qui lui permettra, tout de même, de se produire en première partie de Florent Pagny sur la scène de l’AccorHotels Arena.
“Écoutez-moi/Moi la chanteuse à demi”… Mais alors pourquoi se caractérise-t-elle comme ”à demi” dans sa chanson ? “Tout ce que je faisais, ça restait très confidentiel. Pourtant j’ai fait beaucoup de choses […], mais c’est resté petit et je crois que c’est ce que ça signifie ‘chanteuse à demi’”, explique Barbara Pravi au HuffPost.
Celle que l’on compare à Édith Piaf est longtemps restée dans l’ombre de plusieurs artistes, en écrivant pour Yannick Noah, Louane, Florent Pagny, Julie Zenatti, ou encore pour la jeune Valentina qui a gagné l’Eurovision Junior en 2020, avec sa chanson “J’imagine”. “Ce n’est pas moi qui défendais ces chansons, je n’étais pas sur le devant de la scène”, déclare-t-elle.
En parallèle, la “chanteuse à demi” se donne cœur et âme en menant des actions “pour les femmes et pour la Journée internationale des droits des femmes”, indique-t-elle. Un combat mené en chanson avec “Chair”, en 2020, dans laquelle elle raconte son avortement à l’âge de 17 ans. Accompagné d’un collectif de 39 femmes, elle participe aussi à la naissance du titre “Debout les femmes”, dont les recettes ont été reversées à l’association “La Maison des Femmes”.
Sous le feu des projecteurs
Désormais installée sur l’une des plus grandes scènes d’Europe, Barbara Pravi affirme que son parcours d’auteure l’a poussée aux portes de l’Eurovision. “Ce n’était pas un but” ultime pour elle de participer au concours, mais son parcours l’a amené à s’immiscer sur le devant de la scène. “À un moment donné, il faut aussi être conscient qu’un artiste, pour vivre de son travail, a besoin d’avoir des personnes qui l’écoutent. C’est comme ça qu’on arrive à vendre des disques et faire des concerts”, explique la chanteuse. “Il faut bien que quelqu’un reçoive la matière que l’on crée, sinon on ne gagne pas sa vie et notre produit artistique n’existe pas”.
Partant de ce besoin de transmettre son talent, elle décide de tenter sa chance au concours pour défendre sa chanson “Voilà”. “Après 6 ans à essayer, je me suis demandé ce qu’il me manquait. Finalement, j’ai compris qu’il me manquait une exposition. L’Eurovision s’est présenté à moi et je l’ai vraiment vu comme un signe pour accélérer ma carrière”, confie-t-elle. Mais Barbara Pravi l’assure : cet “accélérateur” ne dénaturera pas le “message” qu’elle aura à transmettre avec les quelque 200 millions de téléspectateurs qui l’écouteront lors de sa prestation ce 22 mai aux Pays-Bas.
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