“Le Stade de France, c’est bonne ambiance, le public de l’équipe de France est différent”, assurait avant le match Mélanie, coq tricolore peint sur la joue. Selon cette fan originaire du Val-d’Oise, “les enjeux entre la semaine dernière et aujourd’hui ne sont pas les mêmes. L’image a été catastrophique”.
Ce vendredi soir, les autorités ont tout fait pour la redorer. La gestion des flux de spectateurs a été fluide, bien loin des images de chaos de la semaine dernière. Dans leurs maillots floqués Mbappé, Benzema ou Pogba, les supporters se sont soumis patiemment à tous les contrôles. Il faut aussi préciser que 95% des billets pour le match étaient électroniques, bien loin du ratio de samedi dernier, où de nombreux billets en papier avaient posé problème et contribué à allonger les files d’attente.
Des dizaines de camions de police et de gendarmerie, stationnés en rang d’oignon des quais du RER B jusqu’au stade, annonçaient la couleur: entre gestion de la circulation, patrouilles et fouilles, un peu plus de 2000 policiers et gendarmes avaient été déployés aux abords de l’enceinte de Saint-Denis. Même la police montée a été mobilisée.
De nombreux bénévoles diligentés par la Fédération française de football circulaient aussi, dans des vestes rouges portant l’inscription “Puis-je vous aider?”
Pour parfaire son opération séduction, la préfecture de police avait même installé un stand aux abords du stade. Des fonctionnaires y distribuaient stylos et autres “goodies” à des spectateurs enthousiastes.
Pour cette rencontre de la Ligue des nations, qui ne présentait pas de risques particuliers, les autorités avaient annoncé un dispositif “orienté sur l’ordre public, la lutte anti-délinquance et la régulation des flux de personnes”.
Quelque 600 agents avaient été déployés spécifiquement pour éviter la répétition des vols à l’arraché et autres actes de délinquance observés samedi dernier.
1800 supporters danois
Peu après 20h, la préfecture de police twittait que 7 “vendeurs à la sauvette” avaient été interpellés.
Ce déploiement de forces de l’ordre pour une rencontre qui n’était pas considérée à risque intervenait après le chaos observé autour du Stade de France avant et après la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid.
Les images de spectateurs agglutinés derrière les grilles du Stade et des forces de l’ordre les aspergeant de gaz lacrymogènes ont fait le tour du monde. Elles ont déclenché une vive polémique, en France comme au Royaume-Uni, et mis en doute les capacités de la France à accueillir dans deux ans les Jeux olympiques de Paris.
Ces images ont laissé des traces, comme en témoignent des supporters danois, à qui ont été attribués 1800 billets à retirer dans un pub sur les Grands boulevards à Paris.
Accompagné de toute sa famille, Joachim Blond, 54 ans, s’est dit rassuré d’avoir ses billets mais inquiet de savoir s’il serait “bien dirigé jusqu’au stade”.
“Jamais je n’emmènerais mon enfant ici c’est sûr, j’aurais trop peur pour sa sécurité”, avait lui lâché Dan Nielson, 36 ans. “J’imagine que les policiers français seront mieux préparés et puis nous ne sommes pas Anglais, c’est déjà un bon point!”, se rassurait-il.
“Quelle soirée au Stade de France! Heureusement, nous n’avons rencontré aucun problème pour entrer ou sortir, et nous avons profité d’une seconde mi-temps fantastique avec trois buts de boss! Félicitations au Danemark pour la victoire!”
Finalement après la rencontre, des supporters danois ont même pu célébrer la victoire de leurs joueurs (2-1) directement aux abords du Stade de France (voir la vidéo ci-dessous).
Toujours durant l’après-match, des reporters de BFMTV sur place ont raconté qu’aucun incident n’a été à déplorer dans l’acheminement des supporters vers le métro et le RER. Notamment sur la passerelle d’accès menant à la ligne 13, lieu de nombreux vols et agressions après la finale de la Ligue des champions.