France-Kazakhstan pour le mondial 2022: ne pas revivre le fiasco de 1993 à tout prix
Or si les Bleus de Didier Deschamps sont en bonne posture pour se qualifier pour le Mondial 2022, ils peuvent aussi se souvenir que 28 ans plus tôt, la situation était peu ou prou identique. Et leur sélectionneur, qui était titulaire contre les Bulgares, ne devrait pas manquer de leur rappeler qu’aucune victoire ne peut être prise pour acquis en football.
Première douche froide contre Israël
Pour rappel, en 1993, les Français se présentaient avec de l’avance et des adversaires abordables à rencontrer pour boucler la phase de qualification. Contre Israël, alors dernier du groupe et sans aucune victoire en sept matches, puis la Bulgarie, à chaque fois au Parc des Princes, ils n’avaient besoin que d’une victoire pour composter leur billet pour la Coupe du monde de l’année suivante aux États-Unis.
Cette année, les Bleus ont aussi besoin d’un succès, que ce soit contre le Kazakhstan ce soir ou en Finlande mardi 16 novembre, et ils verront le Qatar.
Sauf que cette fameuse campagne de 1993 ne serait pas restée dans les mémoires si le plan s’était déroulé sans accroc. Ainsi, face à Israël tout d’abord, les Bleus avaient trouvé le moyen de griller leur joker: menant pourtant 2-1 à la 80e minute, ils avaient encaissé deux buts en fin de match, dont le second au bout du temps additionnel pour s’incliner finalement (2-3) à la surprise générale.
Un affront terrible face à une équipe balayée 4-0 au match aller, surtout quand la France n’avait plus perdu depuis près de cinq ans sur sa pelouse. Mais à l’époque, entre la boîte de nuit déjà réservée pour fêter la victoire et la sono du stade qui crachait des tubes faisant référence aux États-Unis, dur de dire que la rencontre avait été prise au sérieux. “Les Français n’ont pas respecté leurs adversaires. Ils ont flâné sur la pelouse, parié sur leur propre renommée”, commentera même le roi Pelé, présent au stade et cité dans “Le livre d’or du football 1994″.
Ginola et Kostadinov
Mais, on se répète, il restait alors un match à disputer face à la Bulgarie, au cours duquel un nul aurait quand même suffi pour aller passer l’été suivant en Amérique. Car s’ils avaient été dépassés par la Suède au classement du groupe, ils affrontaient le troisième, seule équipe à pouvoir les doubler sur le dernier match. Le mot d’ordre était donc simple: tout sauf une défaite.
Le reste de l’histoire est connu: la France ouvre le score, mais se fait rapidement rejoindre avant de tenir jusqu’à la toute fin du match. Et sur la dernière action, tentant d’aller se créer une ultime occasion au lieu de garder paisiblement le ballon, David Ginola envoie un centre manqué qui termine dans les pieds adverses. La remontée de terrain des Bulgares est fulgurante et Emil Kostadinov propulse une frappe de légende sous la barre de Bernard Lama. ”À dix secondes de la fin”, comme le répéteront en boucle, hagards, les commentateurs. Vaincue (1-2), l’équipe de France ne verra pas les États-Unis.
Un scénario complètement fou et des Français terriblement malchanceux durant 180 minutes, peut-être un peu par leur propre faute certes, voilà la recette du fiasco de 1993.
Une situation que les Bleus de 2021 ne devraient toutefois pas revivre. Cette année, ils sont champions du monde en titre, viennent tout juste de gagner la Ligue des Nations contre une très forte équipe espagnole et peuvent s’appuyer sur un réservoir de joueurs inégalé dans le football mondial.
Surtout, ils disposent d’une encore plus belle avance que leurs prédécesseurs au classement de leur poule: l’Ukraine est trois points derrière avec un match en moins à jouer et la Finlande a quatre points de retard. Mais avec un ultime match à disputer sur la pelouse des Finlandais, on imagine que l’équipe, le sélectionneur et tous les supporters seront plus sereins avec un billet en poche pour le Qatar dès ce samedi soir.
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