Le domaine du jeu vidéo, à l’instar de nombreux autres secteurs, est impacté par la montée de l’intelligence artificielle. En résultat, les licenciements se multiplient et les emplois liés à cette industrie sont de plus en plus en péril. À l’exception de Take-Two Interactive, l’éditeur du célèbre GTA, qui choisit de ne pas embrasser l’IA. C’est au moins ce qu’a déclaré Strauss Zelnick, le PDG de Take-Two Interactive, en ajoutant que le terme Intelligence artificielle est un oxymore. Cela l’amène à questionner son sens ainsi que sa pertinence.
« Comment peut-on évoquer l’intelligence pour un dispositif qui, par définition, serait artificiel ? », a-t-il déclaré.
En y réfléchissant, ce n’est pas complètement faux. On s’interroge d’ailleurs sur la nature même des technologies d’IA, ainsi que leur habilité à reproduire des processus réellement intelligents.
Les salariés craignent que l’IA générative ne remplace leurs postes
Historiquement, le secteur du jeu vidéo a employé des systèmes d’intelligence artificielle basiques pour des tâches pratiques, notamment pour développer des PNJ capables de localiser et attaquer les joueurs.
Cependant, nous savons tous que ces tentatives donnaient fréquemment des résultats peu satisfaisants.
Avec l’émergence de l’IA générative, les opportunités pour les studios de développement, y compris ceux de GTA, se sont largement élargies.
Des outils récents tels que DALL-E ou Recraft d’OpenAI permettent désormais de générer des ressources graphiques et des modèles avec une simplicité remarquable.
Néanmoins, cette avancée technologique n’est pas sans soulever des préoccupations. Au-delà de n’être qu’un ensemble d’outils, l’IA générative pourrait engendrer des contenus de qualité médiocre et provoquer des tensions au sein des équipes créatives.
Take-Two CEO Strauss Zelnick said that artificial intelligence will never make a better Grand Theft Auto, but will make developers even more ambitious. https://t.co/sC5WP36aQy pic.twitter.com/lbIKjmonan
— IGN (@IGN) February 7, 2023
De leur côté, les employés du secteur font part de leur inquiétude quant à une éventuelle marginalisation par ces nouvelles technologies.
Une réponse réfléchie face aux promesses de l’intelligence artificielle
Malgré ces enjeux, le dirigeant de Take-Two a assuré que son entreprise adopterait une approche réfléchie, en reconnaissant les véritables limites de l’intelligence artificielle.
Contrairement aux idées reçues, le dirigeant affirme que l’intelligence artificielle ne garantira pas nécessairement une réduction des coûts, ni une accélération des processus, ou même une amélioration de la production.
Il suit néanmoins un raisonnement aujourd’hui classique dans le milieu technologique : l’IA n’est pas là pour remplacer les créateurs humains, mais pour les délester des tâches les plus rébarbatives.
Selon ses propos, cette technologie permettrait aux créateurs de se focaliser sur les aspects véritablement novateurs et stimulants du développement d’un jeu vidéo.
Sa conviction est donc limpide. Les machines peuvent réaliser de nombreuses fonctions, mais elles ne pourront jamais se substituer à la prise de décision créative, qui reste exclusivement humaine.
L’IA pourrait ainsi être vue comme un outil d’émancipation, plutôt qu’un substitut. Mais pour combien de temps ?
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