Selon les informations du site d’investigation, confirmées par l’AFP, Jean-Michel Blanquer a dévoilé le protocole sanitaire de la rentrée scolaire depuis Ibiza, où il passait les vacances de fin d’année.
Or, la photo d’illustration utilisée par Le Parisien pouvait laisser penser qu’il se trouvait dans son bureau, rue de Grenelle. Mediapart souligne par ailleurs que ce même cliché avait été utilisé pour un précédent entretien datant du mois de novembre. Une “photo désormais culte”, a ironisé sur Twitter Fabrice Arfi, co-responsable du pôle enquête de Mediapart.
Sur le même réseau social, plusieurs personnalités ont accusé le journal d’avoir sciemment dissimulé les vacances du ministre. C’est notamment le cas du trésorier du Rassemblement national Wallerand de Saint-Just, qui a tancé la “complicité du Parisien, dont l’article est à la limite du montage”. Une professeure très suivie sur Twitter interpelle quant à elle directement le journal sur les raisons qui l’ont poussé à “ne pas dire que le ministre est à Ibiza”.
Bonjour @le_Parisien, comment ça se passe concrètement dans une rédaction quand vous décidez de ne pas dire que le ministre est à Ibiza et que vous mettez une photo de lui à son bureau de Grenelle ? C’est pour mon cours d’éducation aux médias. Merci #EMI#IbizaGate
— Laurence De Cock (@debatdecole1) January 18, 2022
Cité par Mediapart, le directeur de la publication du Parisien Jean-Michel Salvator explique que l’entretien s’est déroulé à distance. Ce qui, selon lui, est inhabituel pour le journal. Or, pour cette fois, “il n’y avait aucune raison de le lui refuser”, explique-t-il. Ce mardi, c’est Pierre Chausse, directeur délégué des rédactions du Parisien, qui donne plus de détails.
Le Parisien assume la photo de Blanquer
“L’entretien avec Jean-Michel Blanquer a été réalisé le samedi 1er janvier à distance, par téléphone. Les journalistes en charge de cette interview ignoraient qu’il était à Ibiza à ce moment-là. Il n’y avait donc aucune volonté de cacher une information que nous n’avions simplement pas !”, assure-t-il dans un tweet. “Ce n’est pas d’usage de faire des enquêtes de police sur l’endroit où se trouvent les interlocuteurs qu’on interroge”, a renchéri sur Europe 1 Jean-Michel Salvator ce mardi.
Quant au fait d’illustrer un article avec une photo déjà utilisée précédemment, il s’agit d’une pratique courante dans les médias, particulièrement pour ceux disposant de leur propre stock d’images. Pour autant, il est souvent d’usage de préciser, dans la légende, le contexte dans lequel le cliché a été pris. Ce qui n’était pas le cas pour l’interview de Jean-Michel Blanquer. Un choix assumé par Jean-Michel Salvator. “Je n’ai pas le sentiment d’avoir trompé le lecteur en publiant cette photo”, a-t-il insisté sur Europe 1.
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