ÉDUCATION – Alors que les enseignants se préparent à une nouvelle journée d’action jeudi pour protester contre la gestion de la crise sanitaire dans l’éducation, plusieurs personnes n’ont pas pu attendre pour moquer Jean-Michel Blanquer.

Un groupe de manifestants, avec certains en maillot de bain et portant des masques à l’effigie du ministre de l’Éducation, ont dansé dans la soirée de ce mercredi 19 janvier devant le ministère où une pancarte “Réunion protocole sanitaire en cours, ne pas déranger M. le ministre”, avait été accrochée.

Avant que les forces de l’ordre ne viennent les déloger, la scène a été capturée et diffusée Twitter par des vidéastes sur place, dont le journaliste Rémi Busine (voir ci-dessous)

Le happening a notamment été revendiqué par des élus et militants Europe Écologie Les Verts, dont Pauline Rapilly Ferniot, conseillère municipale de Boulogne-Billancourt. Contactée par Le HuffPost, elle explique que l’idée a germé dans la soirée de lundi. “J’ai été atterrée en découvrant l’histoire d’Ibiza. Il y a bien sûr la symbolique, mais au-delà ce que je trouve choquant c’est que des gens prennent encore l’avion pour passer 4 jours à Ibiza alors que l’avenir de la planète est en jeu”, explique-t-elle.

Si le happening a été pensé par une poignée de militants écologistes dont un membre ressemblant à Jean-Michel Blanquer, d’autres personnes hors sphère EELV ont rejoint le projet. Au final, une trentaine de personnes se sont retrouvées devant le ministère. Après un contrôle d’identité par la police venue leur demander de partir, ils ont pu quitter les lieux sans interpellation. “L’objectif c’était une action symbolique, ce n’était pas de faire quelque chose qui dure”, ajoute Pauline Rappilly Ferniot.

Cette mobilisation intervient alors que le ministre de l’Éducation est fragilisé par de vives critiques, après la révélation lundi par Mediapart qu’il était en vacances à Ibiza quand il a annoncé le protocole sanitaire dans les écoles pour la rentrée de janvier. “Un symbole terrible” pour les syndicats. 

Mercredi, dans un courrier adressé aux organisations syndicales et dont l’AFP a eu connaissance par des sources policières, le préfet Didier Lallement a écrit qu’il n’“empêchera pas” le déroulement de la manifestation de jeudi, qui sera donc “tolérée” selon Christophe Lalande, secrétaire fédéral du syndicat Force ouvrière pour l’enseignement (FNEC FP-FO).

Comme lors de la précédente mobilisation le 13 janvier, le cortège partira à 14H00 du jardin du Luxembourg en direction du ministère de l’Éducation nationale.

Après une grève très suivie jeudi dernier, qui avait rassemblé tous les syndicats de l’éducation, plusieurs d’entre eux -FSU, CGT Educ’action, FO et SUD Éducation, ainsi que la FCPE, première organisation de parents d’élèves, et les mouvements lycéens FIDL, MNL et La Voix lycéenne- avaient appelé à “poursuivre la mobilisation”, en s’engageant “dans une nouvelle journée d’action jeudi, y compris par la grève”. Ils estiment que “le chaos engendré par la gestion de la crise sanitaire mérite des réponses fortes, au-delà des engagements pris”.

Jeudi dernier, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés au Covid-19, les personnels de l’Éducation nationale s’étaient mis massivement en grève et avaient manifesté.

Près de 78.000 personnes avaient défilé en France, dont 8200 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. 38,5% des enseignants s’étaient mis en grève dans les écoles maternelles et élémentaires et 23,7% dans les collèges et lycées, selon le ministère de l’Éducation, la FSU, principal syndicat, annonçant des chiffres bien plus élevés (respectivement 75% et 62%).

À voir également sur Le HuffPost: Jean-Michel Blanquer regrette “la symbolique” de ses vacances à Ibiza

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