Jersey: deux patrouilleurs français déployés en pleine crise diplomatique
Les “manoeuvres” britanniques au large de l’île “ne doivent pas nous impressionner”, a déclaré à l’AFP le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune. Deux patrouilleurs français ont d’ailleurs été déployés non loin de Jersey, ont annoncé les autorités maritimes ce jeudi 6 mai.
Selon BFMTV, les deux navires, le Thémis (affaires maritimes) et l’Athos (gendarmerie maritime) “ne transportent pas d’armement à bord, seulement des moyens de sauvetage”.
La veille, deux navires de la Royal Navy, le HMS Severn et le HMS Tamar, ont avaient été déployés pour “surveiller la situation”, selon un porte-parole du ministère de la Défense britannique, évoquant “une mesure strictement préventive en accord avec le gouvernement de Jersey”.
“Je me suis entretenu avec David Frost, le ministre britannique chargé des relations avec l’Union européenne. Notre volonté n’est pas d’entretenir des tensions mais d’avoir une application rapide et complète de l’accord. Rien que l’accord et tout l’accord”, a ajouté Clément Beaune.
Les pêcheurs français, qui évoquent une manifestation pacifique, doivent regagner leur port d’attache en début d’après-midi. Selon une source militaire française, “la situation est globalement très calme”. “Les consignes de ne pas bloquer l’intérieur du port sont suivies” pour l’instant par les pêcheurs français, a précisé cette source à l’AFP.
Vers des mesures de rétorsion ?
Mardi 4 avril, la ministre française de la Mer Annick Girardin avait affirmé que la France était prête à recourir à des “mesures de rétorsion” si les autorités britanniques continuaient à restreindre l’accès des pêcheurs français aux eaux de Jersey. Devant l’Assemblée nationale, elle a fait allusion à des répercussions éventuelles sur le “transport d’électricité par câble sous-marin” qui alimente l’île depuis la France.
Selon Paris, le Royaume-Uni a publié vendredi une liste de 41 navires français, sur 344 demandes, autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais cette liste s’accompagne de nouvelles exigences “qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant” dans le cadre de l’accord sur le Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier dernier.
Une délégation de pêcheurs français devait rencontrer un ministre de Jersey jeudi matin sur un bateau britannique devant le port de Saint-Hélier, a indiqué un pêcheur à l’AFP.
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