Joe Biden a annoncé un cessez-le-feu très attendu pour mettre fin aux combats entre Israël et le Hezbollah, qualifiant cet accord de “historique” pour mettre fin à une guerre qui dure depuis 14 mois. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a approuvé un cessez-le-feu imminent après que son cabinet a donné son feu vert à l’accord mardi soir, malgré l’opposition de ses alliés d’extrême droite.
Dans des déclarations télévisées à l’issue d’une réunion du cabinet de sécurité israélien, Netanyahu a déclaré qu’il était prêt à appliquer l’accord, tout en soulignant qu’Israël conserverait “une liberté d’action militaire totale” en cas d’infraction de la part du Hezbollah. Il a ajouté : “Nous ferons respecter l’accord et répondrons avec force à toute violation. Ensemble, nous continuerons jusqu’à la victoire.”
Le président français, Emmanuel Macron, qui a joué un rôle dans la médiation du cessez-le-feu, devait s’exprimer mardi. Dans le jardin des roses de la Maison Blanche, Biden a déclaré : “Selon l’accord conclu aujourd’hui, qui prendra effet demain à 4 heures, heure locale, les combats le long de la frontière israélo-libanaise cesseront.” Il a martelé la phrase : “Cesseront.”
Biden a précisé que cet accord vise une cessation permanente des hostilités et que le Hezbollah ainsi que d’autres organisations terroristes ne seront pas autorisés à menacer à nouveau la sécurité d’Israël. Il a également déclaré que les troupes américaines ne seraient pas engagées sur la frontière entre Israël et le Liban, mais que les États-Unis, avec la France et d’autres, fourniraient l’assistance nécessaire pour s’assurer que l’accord soit pleinement et efficacement appliqué.
Cet accord fait suite à des mois de lobbying international de l’administration Biden, qui avait tenté en vain d’arrêter les combats tout en affirmant qu’un accord était imminent. Les États-Unis devraient jouer un rôle clé en tant que garant de la sécurité de cet accord. La signature de ce cessez-le-feu survient alors qu’il ne reste que deux mois dans l’administration Biden, ce qui signifie que le président élu, Donald Trump, pourrait soutenir ou remettre en question cet accord à son entrée en fonction le 20 janvier.
Netanyahu a cité trois raisons pour poursuivre un cessez-le-feu : se concentrer sur la menace iranienne, reconstituer les stocks d’armement épuisés et reposer les réservistes fatigués, ainsi qu’isoler le Hamas, le groupe militant palestinien qui a déclenché la guerre dans la région après avoir attaqué Israël le 7 octobre de l’année précédente. Un point important pour Israël : le Hezbollah a renoncé à sa demande d’un cessez-le-feu en Liban conditionné à la fin des combats à Gaza.
Netanyahu a mentionné la faiblesse du Hezbollah après 13 mois de combats, en affirmant : “Nous avons retardé [le Hezbollah] de décennies, éliminé ses principaux dirigeants, détruit la plupart de ses roquettes et missiles, neutralisé des milliers de combattants et anéanti des années d’infrastructure terroriste près de notre frontière.”
L’accord devrait entrer en vigueur mercredi à 02h00 GMT. Des responsables de l’administration Biden ont indiqué que les négociations avaient continué jusqu’à lundi soir et que, bien que les discussions aient été “très constructives”, “rien n’est finalisé tant que tout n’est pas finalisé.”
La télévision israélienne a rapporté que le cabinet de sécurité avait approuvé la proposition, qui serait soumise au cabinet élargi plus tard dans la soirée. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, devrait également faire une déclaration.
Le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben-Gvir a exprimé son opposition à l’accord sur les réseaux sociaux, le qualifiant de “erreur historique”. Il a déclaré qu’Israël “ne devait faire confiance qu’à lui-même” et a prédit que cela entraînerait bientôt un renouvellement des combats avec le Hezbollah au Liban. Toutefois, il n’a pas menacé de se retirer de la coalition au pouvoir de Netanyahu, ce qui indique que le Premier ministre israélien pourrait contenir tout mécontentement au sein de son alliance.
Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël en soutien à son allié, le Hamas, dès le jour après que ce dernier a attaqué Israël, déclenchant ainsi le conflit régional. Les tensions le long de la ligne bleue – une ligne de démarcation séparant le Liban d’Israël – ont augmenté fin septembre, lorsque plusieurs dispositifs appartenant au Hezbollah ont explosé lors d’une attaque attribuée à Israël. Par la suite, Israël a tué une grande partie des dirigeants du Hezbollah lors de frappes aériennes et a lancé une invasion terrestre dans le sud du Liban.
Selon les termes de l’accord, Israël se retirera entièrement du sud du Liban, tandis que le Hezbollah déplacera son armement lourd au nord du fleuve Litani, situé à environ 25 km au nord de la frontière. Pendant une phase de transition de 60 jours, l’armée libanaise sera déployée dans la zone tampon le long de la frontière, en coopération avec la force de maintien de la paix de l’ONU déjà en place. Les différends frontaliers de longue date seront discutés après la période de retrait de 60 jours.
L’ensemble du processus sera surveillé par un mécanisme de supervision dirigé par les États-Unis, qui agira comme un arbitre en cas de violations. Une lettre d’assurance qui n’était pas formellement intégrée à l’accord garantirait le soutien américain à la liberté d’action d’Israël en cas de nouvelles attaques du Hezbollah.
L’accord s’inscrit dans le cadre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait mis fin à la guerre de 36 jours entre Israël et le Hezbollah en 2006, mais qui n’a jamais été complètement mise en œuvre.
Alors même que l’accord était sur le point d’être annoncé, Israël a intensifié ses frappes aériennes contre la capitale libanaise, Beyrouth, et d’autres zones du pays, tuant 18 personnes selon les autorités de santé du pays. L’accord n’aura pas d’effet direct sur les combats à Gaza, où les efforts américains pour négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas n’ont pas conduit à un accord. Les négociations sur le cessez-le-feu de mardi ont apparemment été facilitées par une décision de dissocier celles-ci des pourparlers concernant Gaza, où le conflit reste inextricable.
En savoir plus sur L'ABESTIT
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire