CORONAVIRUS – Les 20 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne et Lot ont été fermés ce mardi 15 septembre en raison d’une grève des salariés qui protestent notamment contre une “prime Covid” jugée insuffisante et le mouvement a été reconduit pour mercredi 16, a-t-on appris auprès de FO.
Il s’agit d’un des premiers mouvements de grève dans des laboratoires de biologie médicale depuis la multiplication des tests virologiques (PCR) en France, dont le nombre dépasse désormais le million par semaine. Cet objectif, fixé par le ministre de la Santé Olivier Véran, est synonyme de travail à la chaîne pour les laboratoires, dont les personnels fatiguent, comme vous pouvez l’entendre dans notre vidéo en tête d’article.
Mardi matin, quelques 70 salariés de Biofusion, entreprise membre du groupe Inovie, se sont rassemblés devant un site à Montauban, a constaté un correspondant de l’AFP. Une délégation a ensuite été reçue par la direction mais “rien de bon n’en est sorti et la grève est reconduite demain (mercredi)”, selon FO. Le mot d’ordre de grève a été lancé par FO, la CGT et la CFDT.
L’entreprise avait indiqué sur son site internet être dans l’incapacité d’assurer mardi la prise en charge des bilans de santé et des dépistages Covid-19, “sur tous les sites et tous les drives”, sauf un “qui fonctionne sous réquisition de la préfecture”, selon elle.
La déléguée syndicale CFDT, Catherine Bellenque a expliqué à la presse que tout était “parti de la petite prime reçue comme prime Covid”, c’est “la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”. Cette prime d’un montant de 250 euros “est dérisoire comparée à l’investissement du personnel qu’ils soient coursiers, secrétaires, techniciens, infirmières”, selon elle.
La “peur de l’agression physique”
Les syndicats demandent le paiement d’une prime Covid de 1000 euros “sans condition d’attribution” parce que “nous sommes, nous aussi, en première ligne”.
“On a demandé une augmentation de 10% de nos salaires ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie au travail parce que nous avons des effectifs qui sont toujours limite. On travaille en surcharge pratiquement tout le temps, même hors période Covid”, a assuré la déléguée CFDT.
“Notre plateau technique est capable de faire 1500 tests par jour et nous sommes à 5000. D’où le retard et l’agressivité des patients qui s’inquiètent de ne pas avoir leurs résultats en temps et en heure. (…) Pour toutes les secrétaires ou techniciens, c’est lourd à porter et très stressant”.
“Il y a vraiment une peur de l’agression physique même si pour l’instant elle reste verbale. Les coups de téléphone ont été multipliés par 10. Les gens s’inquiètent, demandent à recevoir leurs résultats. On n’en peut plus”, a insisté la déléguée syndicale.
Les départements de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne sont classés en “zone rouge” de circulation active du Covid-19.
Début septembre, François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), avait alerté sur un risque d’“explosion sociale, si les personnels de laboratoires privés décidaient de se mettre en grève”, rappelant qu’ils n’avaient rien obtenu lors des accords du Ségur de la santé.
Le 7 septembre, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées devant le siège sarthois des laboratoires Laborizon au Mans, dans le cadre d’un appel à la grève pour dénoncer les conditions de travail des salariés.
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