<img src="https://abestit.fr/wp-content/uploads/2021/03/la-legalisation-du-cannabis-plebiscitee-par-une-grande-consultation-citoyenne.jpg" alt="Une jeune fille lors de la Marche mondiale du Cannabis, le 29 avril 2017 à Paris.” data-caption=”Une jeune fille lors de la Marche mondiale du Cannabis, le 29 avril 2017 à Paris.” data-rich-caption=”Une jeune fille lors de la Marche mondiale du Cannabis, le 29 avril 2017 à Paris.” data-credit=”ALAIN JOCARD / AFP” data-credit-link-back=”” />
Le verdict est sans surprise au vu des auditions, témoignages et autres travaux menés par la vaste mission d’information sur le cannabis en général depuis plus d’un an déjà: 80% des Français qui ont participé à cette consultation se sont dits favorables à une forme de légalisation du cannabis. 13,8% se déclarent favorables à une dépénalisation. À l’inverse, 4,6% sont pour un renforcement des sanctions et seulement 0,8% pour le maintien du cadre légal en vigueur.
Une nette majorité d’hommes
C’était l’une des difficultés de cette consultation citoyenne. Le HuffPost vous en avait parlé: les femmes y étaient moins représentées que les hommes. Malgré un rebond des réponses féminines à deux semaines de la fin de la consultation, les hommes sont restés néanmoins majoritaires et représentent 65% des répondants.
Parmi eux, de nombreux connaisseurs du sujet capables de détailler les différences entre tabac, alcool et cannabis. Selon la députée LREM du Loiret, Caroline Janvier, qui a organisé cette grande consultation, “il semblerait que plusieurs d’entre eux soient déjà des militants pro-légalisation”.
Sans surprise là non plus, le sujet intéresse davantage les jeunes générations que les plus âgées. Près de la moitié des répondants ont entre 18 et 29 ans. Et 69% des personnes qui ont pris la peine de répondre au questionnaire d’une quinzaine de questions hébergé par l’Assemblée nationale ont moins de 39 ans.
Ce n’est plus un sujet tabou pour les Français. Ce sujet intéresse tout le monde et pas seulement ceux concernés de près.Caroline Janvier, députée LREM, au HuffPost
“Ce n’est pas une enquête de fumeurs”
Sur près de 250.000 participants, près de 30,8% ont coché la case “je ne fume pas de cannabis”. Soit un peu moins que ceux qui ont indiqué consommer occasionnellement (38,3%) ou tous les jours (13,9%) du cannabis.
Pour Caroline Janvier, rapporteure du volet “récréatif” de la consultation, ces derniers chiffres sont presque les plus importants: “C’est un vrai succès qui montre qu’il y a un intérêt de la société pour le sujet. Que ce n’est plus un sujet tabou pour les Français. Si près d’un quart disent ne pas fumer, c’est que ce sujet intéresse tout le monde et pas seulement ceux concernés de près”, se réjouit la députée de 38 ans auprès du HuffPost.
Consommateurs ou non, ils sont 92% à remettre en cause le dispositif pénal actuel. C’est 10% de plus que lors d’un sondage de janvier 2021 mené par le CSA. Certains des élus qui dirigent ces travaux depuis plusieurs mois ont eux aussi changé d’avis. C’est le cas du rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM).
Sur RMC, ce lundi 1er mars, il plaidait: “J’ai changé d’avis. On a mené une cinquantaine d’auditions sur le cannabis récréatif. En écoutant spécialistes, médecins et forces de l’ordre, en regardant ce qui se faisait à l’étranger, on a pu constater que la situation actuelle est intenable. En théorie, le cannabis est interdit et nos jeunes en trouvent n’importe où, consomment n’importe quoi n’importe comment et le trafic crée une économie parallèle et un ordre public parallèle dans les quartiers.”
Mission d’information parlementaire sur le cannabis : plusieurs députés préconisent une légalisation en France#ApollineMatinpic.twitter.com/e1ZuWq162M
— RMC (@RMCinfo) March 1, 2021
https://platform.twitter.com/widgets.js
Un enjeu de société avant la présidentielle
Avec une telle proportion de citoyens consultés favorables à la légalisation du cannabis, la question demeure de savoir de quelle légalisation on parle: dépénalisation ou autorisation? Et par quel biais le débat pourrait être mené: certains députés sont favorables à un référendum, certains auditionnés penchent pour la convention citoyenne… Et enfin, pour quel modèle économique?
62,4% des citoyens consultés imaginent une commercialisation du cannabis dans des boutiques spécialisées, 24,2% en vente régulée sur le modèle de l’alcool, 8,6% dans les bureaux de tabac et 3,8% en vente libre.
C’est à ces questions que va tenter de répondre la mission d’information sur le sujet dont le rapport sortira mi-avril. L’objectif de ce travail de près d’un an n’est ni de faire une proposition de loi ni d’engager sur la dernière année du quinquennat un bras de fer avec le ministère de l’Intérieur sur sa politique de répression. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité, s’était dit en septembre opposé à la légalisation de “cette merde”.
Il s’agit plutôt, étape par étape, de peser sur le débat de 2022. “On veut que ce sujet de société soit débattu entre les candidats, sans caricature ni posture idéologique, mais en se basant sur les faits”, nous explique Caroline Janvier. Avec Jean-Baptiste Moreau, rapporteur général de la mission, le but de ces députés LREM est, entre autres, de faire du cannabis un volet argumenté du programme d’Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle.
À voir également sur Le Huffpost: Hausse de prix, crainte de pénurie, addicts, les fumeurs de cannabis souffrent aussi du confinement
En savoir plus sur L'ABESTIT
Subscribe to get the latest posts sent to your email.