POLITIQUE – “Le problème de la police, c’est la justice”, ont scandé des policiers lors de la manifestation du 19 mai organisée devant l’Assemblée nationale. Un slogan direct et simple ciblant l’institution judiciaire que Rachida Dati interprète autrement. Invitée sur Europe1 au lendemain de cette démonstration de force controversée, l’ancienne garde des Sceaux a estimé que les policiers ne remettaient nullement en cause la justice.
“Ce n’était pas une mise en cause de la justice en soi. C’était une mise en cause des institutions et du gouvernement en premier lieu”, a relativisé la maire LR du VIIe arrondissement de Paris, considérant que cette marche était seulement “la traduction d’un ras-le-bol des policiers” et “d’un manque de soutien des institutions vis-à-vis des forces de sécurité”. Pourtant, il suffit de tendre l’oreille aux propos tenus par certains responsables syndicaux pour constater que c’est bien l’institution judiciaire, voire les principes même de notre droit, qui ont été ciblés par certains manifestants.
Les “contraintes” de la Constitution
“Nul doute que si cette mobilisation s’avère très efficace et très forte aujourd’hui, les digues cèderont, c’est-à-dire les contraintes de la Constitution, de la loi”, a notamment déclaré sur place François Bersani, secrétaire SGP Police Yvelines, plaidant pour que des “peines minimales et incompressibles soient appliquées aux agresseurs de policiers”. Ce qui sonne bien comme une mise en cause de l’institution judiciaire, dans la mesure où les “digues” désignées par ce policier sont le fondement de l’État de droit. Un État de droit que des personnalités venues soutenir les policiers devant l’Assemblée nationale ont d’ailleurs carrément contesté.
C’est notamment le cas du polémiste Éric Zemmour qui, sur le plateau de CNews, a ainsi commenté la manifestation des policiers à laquelle il venait de participer: “Est-ce qu’on choisit la protection des Français, ou est-ce qu’on choisit ce qu’on appelle pompeusement l’Etat de droit. C’est à dire que le juge a le droit, au nom de l’État de droit, de fouler aux pieds, au nom de son idéologie victimaire, la protection des victimes”. Soit la parfaite démonstration de la mise en cause de l’institution judicaire.
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