Cadavres de canards décomposés, épais flot d’excréments, asticots, rats qui prolifèrent: les conditions de vie, montrées par L214 sont difficilement soutenables. À tel point que le ministère de l’Agriculture ordonné, en fin de journée, la fermeture de ce bâtiment, considéré par l’association comme le“pire élevage” jamais filmé.
Jeudi, sur le site de l’exploitation le Couvoir du Saison, une copropriétaire de cette exploitation “familiale” a répondu aux accusations en affirmant à l’AFP que la vidéo de l’association était “fausse, mensongère et malhonnête”.
“Sur la partie extérieure, le lisier qui se déverse, c’est la vérité”, a concédé Aurore Vidal, “des images de certains animaux en cage, c’est notre exploitation, mais tout ce qui est cadavres, asticots et tout le reste, c’est faux”, a-t-elle ajouté, “ce n’est pas notre exploitation”.
Malgré tout, cette nouvelle vidéo est celle de trop pour de nombreux élus qui placent le gouvernement sur le banc des accusés alors que le souci du bien-être animal progresse plus que jamais chez les Français. Les responsables écolos Éric Piolle et Julien Bayou ont dit toute leur colère sur les réseaux sociaux, demandant au gouvernement d’agir pour “faire cesser cette maltraitance envers les animaux qui insultent notre humanité.”
Manque de moyens…
Dans une majorité plus ouverte que son gouvernement sur ces thèmes, c’est sans doute le député Loïc Dombreval, président du groupe d’étude parlementaire “Condition Animale”, qui a le plus vertement réagi à la vidéo de L214.
Et pour lui les choses ne sont visiblement pas prêtes de changer. “Sur l’ensemble du budget de l’État alloué à l’agriculture, il n’y a que 1 à 2% qui sont dédiés à la protection des animaux. Et en fonctionnement humain, en équivalent temps plein on est très très loin du compte”, explique au HuffPost le député LREM des Alpes-Maritimes en ajoutant: “j’estime à 60 le nombre de personnes manquantes”
Loïc Dombreval avait d’ailleurs produit un rapport en juin dernier, fort de 120 propositions pour améliorer le bien-être animal. Il y regrettait, entre autres, que le directeur général de l’alimentation “ne dispose pas du budget et des effectifs nécessaires à la mise en œuvre de contrôles suffisants et à fortiori pour soutenir l’action des associations bénévoles qui œuvrent dans le domaine.”
… et de volonté politique
Au-delà de ce manque de moyen humain et financier, le député estime également que la cause de la protection animale souffre d’un manque de volonté politique. “Il n’y a aucune consigne claire du ministre aux directeurs généraux sur la protection des animaux”, nous explique-t-il, en soufflant: ”ça ne fait pas partie de leurs objectifs, ça pose un vrai problème.”
Loïc Dombreval plaide donc, entre autres, pour une mobilisation générale autour de cette cause sur laquelle “on ne peut plus faire l’impasse.” “Il faut des budgets supérieurs, des gens, des objectifs clairs, des contrôles à augmenter, une formation à mettre en oeuvre… sinon dans un mois vous allez avoir une autre vidéo, et puis encore une autre”, déplore-t-il. Contacté par Le HuffPost, le ministère de l’Agriculture n’a pas souhaité réagir.
De leurs côtés, les députés de la majorité poussent pour se faire entendre. Ils ont déposé, cet été, deux propositions de loi différentes pour améliorer la condition animale. L’une d’entre elles prévoit notamment la création d’un poste de Défenseur des animaux, sur le modèle du Défenseur des droits.
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