La ville ukrainienne de Severodonetsk sur le point de basculer
“Avec le soutien de l’artillerie, l’ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville, a indiqué l’état-major ukrainien dans son point du matin publié sur Facebook, alors que les belligérants se disputent la ville depuis des semaines. Les hostilités se poursuivent.”
Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk – dont Severodonetsk est le centre administratif pour la partie contrôlée par les autorités ukrainiennes – a confirmé que les forces ukrainiennes avaient été repoussées du centre de la ville. “Les combats de rue se poursuivent […] les Russes continuent de détruire la ville”, a-t-il écrit lundi matin sur Facebook, en publiant des photos d’immeubles en ruines ou en flammes.
Des combats “très violents”, selon Zelensky
Le gouverneur avait averti dimanche que la situation devenait “extrêmement difficile” à Severodonetsk pour les défenseurs de la ville, déclarant que “l’ennemi veut complètement isoler Severodonetsk en empêchant tout passage d’hommes ou de munitions”. Il disait redouter que la Russie n’envoie “toutes ses réserves pour prendre la ville” dans les 48 heures.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son message vidéo du soir, a qualifié dimanche de “très violents” les derniers combats qui font rage à Severodonetsk, affirmant que Moscou déploie des troupes insuffisamment entraînées et les utilise comme “chair à canon”.
La prise de cette cité ouvrirait à Moscou la route d’une autre grande ville, Kramatorsk, une étape pour conquérir l’intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
En outre, dimanche, le ministère russe de la Défense a dit avoir détruit à Tchortkiv, dans une rare frappe sur l’ouest de l’Ukraine, “un grand entrepôt de systèmes de missiles antichars, de systèmes portatifs de défense aérienne et d’obus fournis au régime de Kiev par les Etats-Unis et les pays européens”. La frappe sur cette ville, située à 140 km de la frontière roumaine, a fait 22 blessés, selon le gouverneur de cette région.
La Russie accusée de crimes de guerre
À Mikolaïv, grand port de l’estuaire du Dniepr, dans le Sud, l’avancée russe a été stoppée aux abords de la ville. Les combats tournent à la guerre de tranchée et les autorités prennent la mesure du bombardement des infrastructures, selon une équipe de journalistes de l’AFP sur place.
Là, l’armée ukrainienne a creusé des tranchées face aux Russes. “Les Russes bluffent. Ils sont nombreux, ils ont beaucoup d’armes, anciennes et nouvelles, mais ce ne sont pas des soldats”, assurait dimanche Serguiï, 54 ans, un capitaine de brigade ukrainien, tandis que ses compagnons d’armes tiraient vers les positions ennemies.
Lundi, Amnesty International a accusé la Russie de crimes de guerre en Ukraine, affirmant que des centaines de civils avaient péri dans des attaques incessantes sur Kharkiv, dont beaucoup ont été menées avec des bombes à fragmentation.
Nous avons enquêté sur les frappes aveugles sur la ville de Kharkiv.
Les forces russes ont sciemment attaqué des zones civiles tuant des centaines de personnes et en mutilant des centaines d’autres.
Aujourd’hui, la vie des Ukrainiens ressemble à ça. 👇https://t.co/muOgCIT33p
— Amnesty International France (@amnestyfrance) June 13, 2022
À l’issue d’une enquête approfondie, l’ONG de défense des droits humains affirme avoir trouvé des preuves montrant que dans sept attaques sur des quartiers de la deuxième ville d’Ukraine, dans le nord-est du pays, les forces russes ont utilisé des bombes à sous-munitions de type 9N210 et 9N235 et des mines à dispersion, deux catégories interdites par des traités internationaux.
La justice ukrainienne a ouvert plus de 12.000 enquêtes pour crimes de guerre dans le pays depuis le début de l’invasion russe, selon le parquet.
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