Au total, 77,28% des votants de ce micro-pays à forte tradition catholique ont approuvé l’option de donner aux femmes le libre choix d’avoir recours à l’IVG jusqu’à douze semaines de grossesse et après ce délai en cas de menace pour la vie de la mère ou de malformations détectées chez le fœtus, selon les résultats définitifs.
Cette minuscule enclave montagneuse dans le centre du territoire italien était l’un des derniers États d’Europe -avec Malte, Andorre et le Vatican- à interdire entièrement l’avortement, même en cas de viol, inceste, maladie du fœtus ou danger pour la mère.
Au total, 35.411 électeurs étaient appelés à voter, dont un tiers à l’étranger. Un autre bastion anti-avortement, Gibraltar, a assoupli sa législation après un référendum en juin.
Passible de 3 à 6 ans de prison
À l’initiative de l’Union des femmes saint-marinaises (UDS), association féministe des années 70/80 ressuscitée en 2019, les habitants de ce petit pays devaient décider si oui ou non ils voulaient donner aux femmes le libre choix d’avoir recours à l’IVG jusqu’à douze semaines de grossesse.
Après ce délai, l’avortement ne sera autorisé qu’en cas de menace pour la vie de la mère ou lorsque des anomalies ou malformations détectées chez le fœtus “comportent un grave risque pour la santé physique ou psychique de la femme”.
Jusqu’à présent, l’avortement était un crime passible d’une peine de prison allant jusqu’à trois ans pour la femme et six ans pour le médecin qui le pratique. Mais dans les faits, il n’y a jamais eu de condamnations car les Saint-Marinaises se rendent en Italie pour avorter, contournant ainsi la loi.
Les résistances à la légalisation de l’avortement sont fortes, à commencer par le Parti démocrate-chrétien (PDCS) au pouvoir, qui avait appelé à voter “non” pour “défendre le droit à la vie”.
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