Le grand orgue de Notre-Dame de Paris va être déposé, et après?
Près d’un an et quatre mois après l’incendie qui a ravagé une partie de l’édifice, la cathédrale est loin de voir ses travaux finis. De nombreuses étapes sont encore à venir et il est impossible de prévoir à quelles dates ces dernières vont se dérouler. En effet, la marge de manœuvre pour les travaux restera limitée tant que l’échafaudage de la cathédrale n’aura pas été enlevé. “Une étude de diagnostic doit être effectuée pour définir le programme précis des travaux”, note l’AFP.
Retrouvez ici le point sur les prochaines étapes de la restauration de la cathédrale.
La restauration du grand orgue
Voix de la cathédrale depuis 1733, le grand orgue symphonique de Notre-Dame de Paris compte 8000 tuyaux répartis en 115 jeux qui en font le plus grand instrument de France (en nombre de jeux).
Lors de l’incendie survenu en avril 2019, il n’a pas été touché par les flammes, a reçu relativement peu d’eau au cours de l’intervention des pompiers, mais a été recouvert de poussières de plomb. Certaines parties ont ensuite souffert des variations thermiques subies par la cathédrale depuis l’incendie, notamment lors de la canicule de juillet 2019.
L’orgue va nécessiter un nettoyage approfondi et une restauration qui s’étaleront entre 2021 et 2024. Le chantier débute ce lundi par la dépose de la console des claviers et se poursuivra par le démontage de l’ensemble des 8000 tuyaux jusqu’à la fin de l’année. L’ensemble des éléments démontés sera entreposé dans quatre conteneurs étanches. Un appel d’offres sera publié pour le nettoyage, la restauration et le remontage de l’instrument.
Dans un communiqué, le général Jean-Louis Georgelin, chargé de la restauration de la cathédrale, a indiqué que “six mois seront nécessaires à son accord et à son harmonisation”. Le but est qu’il soit opérationnel pour le jour de la réouverture
Le démontage de l’échafaudage
Le démontage de l’échafaudage qui conditionne la possibilité de démarrer la restauration de Notre-Dame de Paris sera achevé avant fin septembre, a assuré début juillet Jean-Louis Georgelin. Entourant le bâtiment, cette structure métallique a été déformée et soudée par la chaleur de l’incendie, rendant son retrait délicat.
“On ne peut avoir simultanément plus de quatre cordistes” qui découpent les barres de métal avec ses scies-sabres, tandis que “quatre autres personnes surveillent” cette opération délicate a-t-il décrit, soulignant qu’il s’agissait d’un travail “lent”. “J’ai tout lieu d’espérer, de croire que ce démontage sera fini au plus tard fin septembre”, a-t-il ajouté.
La reconstruction de la flèche à l’identique
Emmanuel Macron a tranché en faveur d’une reconstruction à l’identique de l’édifice, notamment pour la fameuse flèche dont la reconstruction avait donné lieu à de nombreux débats. Le président s’est rangé au consensus des architectes et de l’opinion publique, le jour où l’architecte en chef Philippe Villeneuve a présenté un projet en ce sens.
Symbole parmi les symboles, parce que sa chute fut l’image marquante de la soirée du 15 avril 2019, la flèche retrouvera la même forme, basée sur les plans de l’architecte Viollet-le-Duc.
“Cette flèche était complètement constitutive du paysage parisien, tous les spécialistes vous le disent et reconnaissent que c’est un chef d’oeuvre absolu”, a argué le général Jean-Louis Georgelin.
Certains comme l’architecte Jean-Michel Wilmotte ont toutefois déploré une occasion manquée de concevoir une flèche moderne, avec “un système d’éclairage exceptionnel”, par exemple.
La reconstruction de “la forêt”
Surnommée “la forêt”, la charpente de Notre-Dame, joyau de l’architecture médiévale qui a été dévorée par les flammes, sera finalement reconstruite en chêne et non en béton, comme la cathédrale de Reims, ou en métal comme le Parlement de Bretagne, deux options un temps avancées.
Ce choix a fait débat au sein de la commission du patrimoine et d’architecture (CNPA) qui a fini par choisir cette option, dans son avis suivi par le président Macron. Les défenseurs du bois, depuis le début, ont toujours fait valoir qu’une charpente à l’identique permettrait d’aller plus vite et de tenir les délais imposés par le Président.
“Pour la charpente en chêne, nous avons demandé que le dessin soit étudié et précisé dans la future étude de diagnostic”, a affirmé à l’AFP le sénateur Jean-Pierre Leleux à la tête de cette commission. Le résultat ne sera pas entièrement ”à l’identique”, a-t-il précisé: “on peut imaginer quelques changements avec des dispositifs incendie plus fiables”.
La rénovation de la couverture… en plomb?
Qui dit reconstruction “dans le respect des matériaux d’origine”, comme souhaitée par la CNPA, dit plomb pour la toiture de la cathédrale, ou “la couverture”, constituée de 1326 tables de 5 mm d’épaisseur pesant au total plus de 200 tonnes.
“Je m’attends à des combats assez difficiles” sur ce point, a admis le général Georgelin, alors que les risques de contamination liés aux particules de plomb qui s’étaient répandues dans l’atmosphère et au sol, après l’incendie du 15 avril, ont empoisonné le début des travaux, nécessitant des suspensions puis la mise en place de protocoles très stricts pour que les ouvriers reprennent le travail.
Comme le souligne Cnews, l’Association des familles victimes du saturnisme a exprimé sa “très vive inquiétude” à ce sujet. Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, ses membres ont demandé à ce que l’on renonce à rebâtir la toiture à l’identique “pour des raisons de santé publique”.
Le retour des messes
Depuis l’incendie de la cathédrale, l’objectif du président Macron est le même: la rebâtir en cinq ans. “Nous rendrons la cathédrale au culte en 2024″, a assuré le général Georgelin, mais ”ça ne veut pas dire que tout sera terminé, peut-être que la flèche ne sera pas terminée”.
À voir également sur Le HuffPost: Notre-Dame de Paris: démontage de l’échafaudage de la flèche
Laisser un commentaire