Alors, depuis le début de sa scolarité, mon souhait le plus profond est qu’elle soit incluse dans l’école de la République. Une éducation adaptée auprès de ses camarades ordinaires. Voir et être vu. C’est cette trajectoire visible qui est le seul chemin pour qu’elle soit demain une étoile à part entière dans la galaxie des Hommes.
Travailler, être autonome, faire ses choix de vie, c’est impossible dans la pénombre.
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Alors, mon combat depuis 4 ans, c’est cette fameuse inclusion dont on parle tant et qui peine à prendre corps dans notre réalité. Car pour les parents, c’est un combat de tous les instants.
Un combat contre un système qui exclut
Avec ces simples mots, on dirait presque que c’est facile. Qu’il suffirait de terrasser, glaive à la main, un méchant dragon.
En France, la fabrique d’exclusion est un système.
À la fois un phénomène éthéré impossible à saisir et à la fois des milliers de personnes qui trimbalent sur leur dos un bout du problème.
Il y a les tuniques grises qui vivent dans une grotte. Dans le passé. Dans l’illusion qu’avant, c’était mieux. Surtout avant, quand les enfants avec handicap vivaient ailleurs que sous leurs yeux.
Il y a les tuniques mauves, qui à un bout ou à un autre de la chaîne éducative ne voient de leur fenêtres que l’absence ( réelle ) de moyen. Et qui se font de cela une carapace imperméable à tout changement.
Il y a les tuniques noires, qui ne voient que leurs propres douleurs et qui l’étalent sur votre tartine.
Il y a les tuniques jaunes, qui se disent que Louise est en souffrance. Et c’est comme une carte magique qu’ils brandissent pour fermer toute discussion et toutes alternative.
Un autre handicap à surmonter
Il a y a les costumes-baskets qui sont le nez dans LE dossier. Un dossier de plus sur leur pile. Si c’est blanc c’est à droite, si c’est rouge c’est à gauche. Des petites cases. C’est rangé. C’est comme ça. Ils ont en vu des dossiers. Ils savent.
Il y a les costumes gris pour qui Louise est avant tout un travail.
Et puis il y a ceux qui pensent échouer dans leurs missions. Ou ceux qui vous regardent de leur petites collines de certitudes. Ils n’aiment pas le parent que vous êtes. Votre ton. Vos positions ou votre caractère.
Ils ont milles raisons de rester sur la colline, c’en est juste une parmi d’autres.
Les tuniques et les costumes sont nombreux. Mais ils ne se lèvent pas le matin dans l’idée de vous faire mal. Ils sont d’autres humains, avec leurs moyens et leurs difficultés.
Et pour avancer, il faut combattre le système sans abattre qui que ce soit.
Les seuls méchants dragons sont ceux qui vivent dans nos têtes et qui brûlent toute idée nouvelle ou tout changement.
Ce témoignage, initialement publié sur la page Facebook Louise & Co., a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de Rémy Bellet.
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