Le Problème d’Elon Musk pour le Parti Républicain : Enjeux et Implications.

Depuis presque une décennie, les conservateurs ont insisté sur le fait que nous devrions prendre Donald Trump au sérieux, sans le prendre à la lettre. Mais jusqu’à quel point devrions-nous prendre au sérieux Elon Musk?

Musk, qui a investi plus de deux cent soixante-dix millions de dollars dans la campagne présidentielle de Trump, est devenu quelque peu omniprésent depuis les élections. Il a co-présidé une commission consultative sur la réduction du budget appelée DOGE, a fait le tour du Congrès et a soutenu de manière vocale le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne. Interrogé à ce sujet, Musk a répondu que “les politiques de l’AfD sont identiques à celles du Parti démocrate américain quand Obama a pris ses fonctions!” Était-ce à prendre à la lettre ? Était-ce sérieux ou délibérément provocateur ? Sincère mais mal informé ?

Cette semaine, c’était au tour des conservateurs d’essayer de comprendre le sens et l’intention de Musk. Mardi, le président de la Chambre, Mike Johnson, avait presque finalisé un accord à court terme sur les dépenses gouvernementales avec les démocrates, qui, jusqu’au jour de l’investiture, dirigent encore la Maison Blanche. L’idée était de passer une résolution continue pour éviter un arrêt du gouvernement et garantir que toutes les factures seraient payées jusqu’en mars, lorsque les républicains seraient de retour au pouvoir. Pour le bien de la tranquillité politique, Johnson a fait quelques concessions mineures aux démocrates et a attaché quelques projets de loi avec un large soutien. Mais mercredi, Musk a déchaîné une série de plus de cent cinquante publications sur X, la plateforme de médias sociaux qu’il possède, dénonçant l’accord, ce qui a eu pour effet de faire de cet accord le sujet principal du monde. “Scandaleux !” a écrit Musk, retweetant un “Ancien prisonnier politique du 6 janvier” qui affirmait que le projet de loi permettrait au Congrès de bloquer une enquête sur le comité sélect de la Chambre du 6 janvier. “Inconcevable”, a-t-il écrit, à propos d’une affirmation selon laquelle le projet de loi de financement provisoire augmenterait le salaire du Congrès de quarante pour cent. (Le chiffre réel était de 3,8 %.) Beaucoup de tweets ont pris cette forme – un mot de colère, un emoji furieux, concernant des affirmations sur le dépassement ou la longueur du projet de loi. Mais au bout de quelques heures, l’effet était clair. Les députés républicains ont commencé à répondre à Musk sur X, disant qu’il les avait convaincus de se retourner contre le projet de loi. Peu de temps après, le vice-président élu J. D. Vance a publié une déclaration conjointe avec Trump dénonçant la résolution continue, qui a effectivement tué le projet de loi, et a plutôt poussé pour un “projet de loi de financement temporaire SANS CADEAUX DÉMOCRATES”. La déclaration indiquait également que le Congrès devrait relever le plafond de la dette, quelque chose que Musk n’avait pas mentionné. Puis Trump et Musk ont menacé les représentants qui s’opposaient à eux avec des défis primaires – une suggestion, peut-être, de la façon dont ce genre de richesse en politique pourrait changer les choses, même simplement en étant invoquée.

Que se passait-il exactement ici ? La première interprétation, offerte par les démocrates, était que cela avait été une manœuvre de la part du patron de Tesla, qui a un rôle structurel ambigu dans la coalition administrative de Trump, mais un rôle pivot et symbolique. Dans leurs communiqués de presse, les démocrates ont commencé à parler de “Président Musk”, comme si Trump n’était pas vraiment aux commandes. Mais cela ne semblait pas tout à fait juste, car les appels continus de Trump pour que le Congrès relève le plafond de la dette – un changement qui mettrait fin à la routine du bord de l’abîme sur les arrêts du gouvernement que le G.O.P. de la Chambre organise maintenant – signalait un agenda différent de celui de Musk et de ses alliés. “DOGE se concentre sur la réduction des dépenses et Trump cherche à lever l’un des rares mécanismes procéduraux qui a un historique fiable de contrainte des législateurs à réduire les dépenses fédérales”, a observé Noah Rothman, du National Review. Jeudi, Johnson a rapidement élaboré un nouveau projet de loi (le plan B, comme on l’appelle maintenant) avec le soutien de Trump et de Musk. Le plan B a radicalement réduit la taille du projet de loi, semblant apaiser Musk, tout en promettant une suspension de deux ans du plafond de la dette, apaisant Trump. La disposition sur le plafond de la dette semblait susciter l’opposition de certains conservateurs de ligne dure. “Nous sommes soit fiscalement conservateurs, soit pas”, a déclaré le sénateur libertaire Rand Paul, appelant à l’opposition. Trente-huit républicains ont voté contre le plan B, et il est également mort.

Il y avait ici un indice de ce qui reste non résolu dans la coalition Trump. Depuis presque une décennie, Trump et ses alliés ont cherché à l’organiser comme une plainte populiste contre les libéraux et contre les élites. En 2024, cela a fonctionné, mais la coalition qui a alimenté la victoire de Trump a largement puisé dans ceux qui sont moins engagés en politique et qui varient, idéologiquement, des conservateurs sociaux doctrinaires, tels que Vance, aux ex-libéraux contrariants, tels que Tulsi Gabbard et Robert F. Kennedy, Jr. Peu après l’élection, l’investisseur milliardaire en technologie Peter Thiel, un soutien précoce mais désormais ambivalent de Trump qui est proche de Musk, a décrit ce groupe dans une interview avec la Free Press :

La gauche, le Parti démocrate – c’est comme l’Empire. Ils sont tous des stormtroopers impériaux. Et nous sommes la ragtag Rebel Alliance, et c’est un groupe hétérogène et diversement inconfortable. Vous avez, je ne sais pas, un adolescent Chewbacca et une princesse Leia. Ensuite, nous avons une personne politique autiste C-3PO. C’est une Alliance Rebelle contre l’Empire.

Plus de Chewbacca que de Leia, peut-être. Mais la montée soudaine de Musk et la déférence que les républicains lui ont accordée suggèrent quelque chose sur l’incertitude et la volatilité de l’agenda de Trump. Steve Bannon, le gourou politique original de Trump, a déclaré à Semafor cette semaine qu’il était “pour une augmentation drastique des impôts sur les sociétés. Nous devons augmenter les impôts sur les riches”. Bien qu’il soit difficile d’imaginer que cela devienne une position du G.O.P. mainstream de sitôt, il est tout aussi difficile de voir le potentiel de variabilité dans la posture du parti à l’égard de la Chine, étant donné que de nombreux conservateurs ont passé des années à mettre en garde contre la menace croissante du Parti communiste chinois, avec lequel la Tesla de Musk