« Chaque jour d’indulgence pour la guerre est un jour de trop pour la survie de tous », écrivait Dominique Eddé le 26 septembre 2024, dans une tribune intitulée « Benyamin Nétanyahou a pris le temps en otage ». Depuis Beyrouth, où elle réside, la romancière et essayiste libanaise n’a cessé d’alerter l’opinion publique, notamment à travers ses contributions dans Le Monde, sur le sort tragique de Gaza. Elle met en lumière la guerre qui se transforme en génocide israélien contre la Palestine, qui menace également de s’étendre à des crimes de guerre contre des civils au Liban.
Dans cette quête d’expression, elle s’inspire du titre de l’un de ses romans, « Pourquoi il fait si sombre ? », publié en 1999 aux Éditions du Seuil. Ce deuxième numéro de « L’échappée » est l’occasion de dialoguer avec cette voix unique, à la fois libre et indocile, qui aspire à un universel respectueux des différences, des nuances et des pluralités. Les échanges portent sur la Palestine, le Liban, le monde arabe et au-delà, oscillant entre désespoir et espoir.
Une semaine avant le 15 décembre, date fixée pour un enregistrement à l’Institut du monde arabe à Paris, un fragile cessez-le-feu au Liban a permis la réouverture de l’espace aérien et de rétablir des vols vers la France. C’est dans ce contexte que Dominique Eddé évoque avec émotion la chute du régime d’Assad, l’un des plus redoutables de la région, dont le Liban a été victime. En terminant l’entretien, elle témoigne de la joie des réfugiées syriennes qu’elle soutient dans un atelier de tissage à Beyrouth, bien qu’elle reste prudente, hantée par « la cohabitation de la beauté et de l’horreur ».
Son engagement est clair : « La joie de comprendre vous maintient en vie. Elle est plus puissante que celle d’avoir raison ». Tout au long de l’entretien, Dominique Eddé incarne cette conviction, qu’elle traduit dans ses œuvres littéraires, oscillant entre romans et essais. Elle rappelle l’importance de « toujours chercher à établir des ponts au-dessus des pouvoirs ».
Dans un élan de franchise, elle déclare : « L’Europe s’est très mal comportée », soulignant que « la Palestine a été abandonnée de tous ». À la fin de son roman Kamal Jann (Albin Michel, 2012), où la dictature syrienne est une métaphore des monstruosités humaines, Eddé fait remarquer que notre terme « mascarade » provient de l’arabe. Elle pose alors une question provocante par la voix d’un de ses personnages : « L’Occident, n’est-ce
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