Près de deux mois après la réélection d’Emmanuel Macron, la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes a crié victoire en obtenant 25,66% des suffrages face à la majorité sortante, réunie sous l’étiquette Ensemble!, qui a récupéré 25,75% des voix, selon les résultats définitifs.
Soit une avance de seulement de seulement 21.442 voix pour la coalition de Macron sur l’alliance de gauche.
Les deux camps ont une semaine pour mobiliser les abstentionnistes, 52,49% des électeurs ayant décidé de bouder les urnes au premier tour, plus qu’en 2017 (51,3%).
Ensemble! espère conserver la majorité absolue, fixée à 289 députés, ce qui lui permettrait d’éviter de composer avec d’autres groupes pour faire adopter les textes de l’exécutif, à commencer par l’emblématique réforme des retraites qui doit entrer en application dans un an, selon la promesse de Macron.
Mais jusqu’où ira le tassement pour la majorité sortante, alors qu’en 2017, LREM et Modem avaient raflé plus de 32% au premier tour avant d’obtenir près de 350 députés au second? “Nous sommes la seule force politique en mesure d’obtenir une majorité forte et claire”, a affirmé la Première ministre Elisabeth Borne. La majorité est loin d’être acquise (…) C’est un très sérieux avertissement qui est adressé à Emmanuel Macron”, a toutefois estimé Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos France.
Mélenchon appelle au déferlement
Symbole des difficultés de la macronie, deux ex-ministres, Jean-Michel Blanquer et Emmanuelle Wargon, ont été éliminés dès le premier tour. La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin est en ballottage défavorable dans sa circonscription de l’Essonne, tout comme le ministre des Affaires européennes Clément Beaune à Paris.
Elisabeth Borne est, elle, est en meilleure posture dans le Calvados avec 33% à 36,5% selon les sondages. En cas de défaite pour l’un des 15 ministres engagés, la démission sera inéluctable, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Macron.
“La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait”, a lancé l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé le “peuple” à “déferler dimanche prochain” dans les isoloirs. L’enjeu est de tenter de trouver les réserves de voix suffisantes pour envoyer, comme ils le souhaitent, le leader insoumis à Matignon et tenter d’imposer à Macron un gouvernement de cohabitation, comme la gauche plurielle y était parvenue en 1997 avec Lionel Jospin.
Alors que Mélenchon avait exhorté les Français à faire de ces élections un “troisième tour” de la présidentielle, la gauche devrait quoiqu’il arrive être le principal bloc d’opposition au Palais-Bourbon. Une forme de victoire, fruit de l’accord d’unité arraché.
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