Législatives: Ces candidats RN prouvent que le parti n’en a pas fini avec la diabolisation
Parmi elles, une comparaison entre les supporters de l’équipe de football d’Algérie et des “singes de la préhistoire”, et une interrogation qui pourrait tomber sous le coup de la loi: “pourquoi n’attaque-t-on (sic) pas les mosquées le jour de leurs fêtes religieuses?”.
Des propos “inacceptables” selon le porte-parole du parti Laurent Jacobelli, plutôt embarrassé face à la journaliste de l’émission de Yann Barthès. C’était une “erreur manifeste”, a reconnu ce mercredi soir Marine Le Pen sur BFMTV.
En réagissant de manière rapide et ferme, son parti veut apparaître intransigeant sur le sujet, alors que les élections législatives de 2017 avaient (déjà) offert leur lot de candidats problématiques, comme l’avait révélé le site BuzzFeed à l’époque. Il était d’ailleurs déjà question de Liliane Pradier, épinglée pour avoir partagée une vidéo intitulée “le réseau pédophile de Macron viole les petits maghrébins”. Ce qui ne l’a pas empêchée d’être réinvestie temporairement cinq ans plus tard.
Or, si effectivement beaucoup de candidats RN affichent une vitrine policée sur les réseaux sociaux, d’autres continuent d’alimenter des pages qui ressemblent à un musée des horreurs. C’est le cas de Joelle Nambotin Gobbi, candidate dans la 5e circonscription de l’Ain. Sur sa page Facebook, celle qui a formellement déposé sa candidature le 17 mai en préfecture compte plusieurs publications à caractère raciste, antisémite ou complotiste.
En février 2016, elle partage une caricature montrant des femmes voilées et des hommes vêtus en tenues traditionnelles musulmanes faire la queue à Pôle Emploi, tout en s’étonnant de découvrir un travailleur balayer la rue. Un travailleur blond. En octobre de la même année, elle publie un dessin du même goût, dans lequel des migrants affirment “coloniser l’Europe au nom de l’Islam”.
montage Le HuffPost
Capture Facebook
Malgré cette série de publications problématiques visibles sur son profil public, le Rassemblement national a décidé d’investir officiellement Joelle Nambotin Gobbi.
Chloroquine et présidentielle truquée
Tout comme le RN a investi Irène Protin dans la 3e circonscription d’Indre-et-Loire. Sur sa page Facebook, cette retraitée de l’Éducation nationale partage plusieurs contenus covido-sceptiques, entre un visuel aux relents antivax accusant l’industrie pharmaceutique et un autre vantant la choloroquine. On pourrait aussi citer Anna Martinese, candidate dans la 1ere circonscription de Charente, qui, au lendemain du deuxième tour, s’interrogeait d’un possible “trucage” de l’élection présidentielle, sur la base de l’erreur d’affichage commise par France 2. Dans une autre publication, l’ancienne patronne de bar partage un visuel insultant les électeurs d’Emmanuel Macron de “cons”. Une certaine vision de la démocratie.
Des profils parmi d’autres qui révèlent les difficultés éprouvés par le Rassemblement national de présenter des candidats sérieux et crédibles dans les 577 circonscriptions que compte le territoire. Un écueil que l’on a observé, sur une autre sujet, avec la première intervention laborieuse de Mélanie Fortier, candidate RN en Côte d’Or, qui n’a pas arrangé les procès en amateurisme faits au RN. Qu’il s’agisse de Liliane Pradier Joelle Nambotin Gobbi ou autres, le parti de Marine Le Pen est encore loin de la dédiabolisation qu’il affiche en vitrine.
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