Les absents du remaniement, du bien-être animal à la pauvreté, ont fait des déçus
Le conseiller d’Emmanuel Macron, Clément Beaune, est par exemple chargé, aux côtés de Jean-Yves Le Drian, des Affaires européennes. Deux députées MoDem viennent grossir les rangs du ministère de l’Éducation nationale alors que la marcheuse Olivia Grégoire prend du galon en entrant à Bercy. Pas de nouveau renfort venu de la droite en revanche, au grand dam du parlementaire LR Guillaume Larrivé qui multipliait les appels du pied depuis quelques jours.
Mais au-delà de ce casting de personnes, les prérogatives des petits nouveaux délivrent également quelques enseignements. Exit les secrétaires d’État rattachés aux ministres sans missions claires. Tous, comme Sophie Cluzel en charge des personnes handicapées par exemple, ont des champs d’action clairement établis. C’est ainsi que deux grands absents apparaissent clairement: le bien-être animal et la lutte contre la pauvreté.
La condition animale
C’est en tout cas ce que regrettent plusieurs élus et de nombreuses associations. Malgré une pétition réunissant plus de 100.000 signatures, et les quelques rumeurs dans la presse évoquant la possible nomination du patron de La République en marche Stanislas Guerini, l’exécutif n’a pas souhaité accorder de secrétariat d’État au bien-être animal.
Une grande déception pour les organisations en pointe sur la question. “Tout le secteur de la protection animale avait espéré que le Gouvernement prenne en considération la préoccupation grandissante des Français pour la cause animale”, regrette par exemple l’association Ethics for animal citée par Le Parisien. Évoquant une “occasion manquée”, elle pointe une “véritable urgence à soutenir ce secteur.”
“Ce gouvernement se coupe un peu plus de la population en matière de souffrance animale”, tranche de son côté Paris Animaux Zoopolis, alors que la société semble plus sensible que jamais à ces questions.
Sur les réseaux sociaux, l’association emblématique L214 interroge quant à elle les contours des missions de la nouvelle secrétaire d’État en charge de la Biodiversité. “Pas de secrétariat d’État à la Condition Animale… Est-ce que la préservation du vivant concernera tous les animaux?”, a réagi l’organisation, sceptique.
Et la précarité?
Et ces associations ne sont pas les seules à dire leur déception quant à cette dernière phase du remaniement. La disparition du secrétariat d’État dédié à la Pauvreté ne passe pas inaperçue non plus.
“Incompréhension que ce portefeuille ne soit pas reconduit alors que la crise économique et sociale risque, malgré les mesures prises, de faire basculer de nombreuses personnes dans la pauvreté et fragiliser davantage les plus précaires”, a ainsi écrit la députée LREM Fiona Lazaar sur les réseaux sociaux alors que Christelle Dubos -la responsable en charge de la question jusqu’alors- évoquait sa fierté “des batailles menées.”
Incompréhension que ce portefeuille ne soit pas reconduit alors que la crise économique et sociale risque, malgré les mesures prises, de faire basculer de nombreuses personnes dans la pauvreté et fragiliser davantage les + précaires. Nous poursuivrons le travail @ConseilPauvretehttps://t.co/eeKMerZSlG
— Fiona Lazaar (@FionaLazaar) July 27, 2020
Le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité Florent Guéguen prend acte lui du choix du gouvernement et s’interroge: “quelle priorité à la lutte contre la précarité qui augmente dans notre pays?”
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