Les conseils de Lexie, militante trans, pour s’adresser correctement à une personne trans
Le chemin à été long et périlleux. Si Lexie devait qualifier son parcours dans le rapport à son genre, elle le comparerait à des “montagnes russes”. Petite, la question ne se posait pas: elle était une fille, c’était évident. C’est à l’adolescence qu’elle a perdue ce sens de l’évidence sur qui elle était vraiment. ”Ça a été un chemin très compliqué pour apprendre à nouveau qui j’étais”, confie-t-elle au HuffPost.
S’ajoutaient à cela la pression sociale et les attentes en termes de féminité et de masculinité que la jeune femme juge “d’injustes et malsaines”. Pendant des années, Lexie s’est demandé si elle avait le droit d’exister, si elle était “normale”. Une période destructrice accentuée par une transphobie quotidienne: “Lorsque l’on est ouvertement, socialement, une personne trans, cela implique d’être confronté à des choses extrêmement dures. Je ne pensais jamais recevoir des menaces de mort ou des menaces de viol”. Cependant, la transphobie peut prendre d’autres formes.
Une transphobie (in)volontaire et quotidienne
Ces maladresses peuvent aussi passer par le biais de la curiosité. Cette curiosité, c’est “le signe d’une volonté de comprendre la société” admet-elle avant de reprendre qu’il “ne faut pas estimer que sa curiosité est légitime et que l’on peut tout demander et n’importe comment”. Dans certains cas, cette curiosité peut devenir envahissante, voire extrêmement déplacée. Les questionnements envers les personnes transgenres portent, souvent, sur les mêmes sujets: la sexualité, les transitions, les organes génitaux, les violences subies… “L’une des choses que l’on nous apprend lorsque l’on est enfant, c’est que l’on ne parle pas à une personne de ses organes génitaux!”, s’amuse, plus ou moins, Lexie. “Pour être respectées, les minorités devraient constamment se justifier. C’est une vraie pression et c’est aussi une dynamique de domination. Il n’y a pas besoin de comprendre pour respecter”.
L’ignorance peut aussi, dans un certain sens, se rallier aux formes de maladresses. “Le fait de ne pas savoir ce qui se rapporte aux questions de genres, de transidentités, ça a une logique dans notre société”. Elle en a conscience, cela demande une vraie volonté de comprendre et d’écouter. “Je comprends la difficulté d’apprendre autant de nouveautés d’un coup. Mais toutes ces informations, nous-même, on a dû les apprendre. Rien n’est instinctif”. Lexie évoque le “confort” de ne pas vouloir aller à la recherche d’information et de préférer demander directement aux personnes concernées. Pourtant, de nombreuses ressources d’informations sont à disposition, notamment le compte Instagram de Lexie, et, depuis le mois de février, son livre.
″Être trans, aujourd’hui, en 2021…”
En février 2021, son premier livre a vu le jour: “Une histoire de genres”, un guide pour comprendre et défendre les transidentités. Cet essai universitaire, qui traite des questions historiques, politiques et sociales des genres, s’adresse aux personnes trans et répond aux questions que peut se poser l’entourage cisgenre.
Au travers de ses écrits, Lexie tente de partager son parcours et les difficultés auxquelles la communauté trans est confrontée. ”Être trans, aujourd’hui, en 2021, c’est être une présence qui est devinée, mais qui est encore trop méconnue”. Si elle devait s’adresser à une personne susceptible de commettre des maladresses concernant son genre, elle lui dirait : “tu vas certainement faire des erreurs, mais il ne faut pas en faire fondamentalement un drame. Le plus important, c’est la volonté d’apprendre”.
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