POLITIQUE – Lundi 4 octobre, au Palais des congrès de Paris, Éric Zemmour et Michel Onfray ont fait salle comble pour un nouveau débat aux allures de meeting politique pour le polémiste qui entretient toujours le flou sur sa possible candidature à la présidentielle.
Souverainisme, inégalités sociales, transhumanisme… Devant leurs fans mais sans presse (les demandes d’accréditation des journalistes ont été refusées), les deux auteurs ont fait le point sur leurs accords et leurs désaccords. L’islam et l’immigration, thèmes centraux et prétendument liés dans la rhétorique d’Éric Zemmour, ont bien sûr aussi animé le débat.
“C’est ma fermeté qui aidera les musulmans à s’assimiler”, a-t-il asséné, selon le compte-rendu du Monde. Sur le parvis de la salle parisienne, ce sont d’ailleurs ces sujets de prédilection de l’ex-journaliste qui sont commentés avec le plus de virulence, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
”Remigration”, “tri” des “bons” ou “mauvais musulmans”, interdiction de certains prénoms (“surtout les musulmans”)… Le discours d’Éric Zemmour férocement hostile à l’immigration et à l’islam est repris ouvertement, sans filtre ni précaution, par ses sympathisants.
Dans une enquête publiée par Le HuffPost, samedi 2 octobre, l’observation des canaux de diffusion utilisés par les cyber-militants du possible candidat avait révélé le même type de propos xénophobes ou racistes, sur les immigrés, les musulmans ou l’islam.
Deux condamnations pour provocation à la haine
Cela rappelle aussi les propos tenus il y a quelques années par celui qui était encore journaliste et qui lui a valu des condamnations. En 2019, par exemple, Éric Zemmour avait été définitivement condamné pour provocation à la haine par la Cour de cassation pour des propos tenus sur le plateau de “C à vous” trois ans plus tôt. Il avait alors estimé qu’il fallait donner aux musulmans “le choix entre l’islam et la France”, ajoutant que la France vivait “depuis trente ans une invasion” et que “dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées” se jouait une “lutte pour islamiser un territoire”, “un jihad”.
La Cour de cassation avait estimé que la cour d’appel “a exactement retenu que, par leur sens et leur portée, les propos incriminés, qui désignaient tous les musulmans se trouvant en France comme des envahisseurs et leur intimaient l’obligation de renoncer à leur religion ou de quitter le territoire de la République, contenaient un appel à la discrimination”.
En 2011, une condamnation pour le même type de fait avait été prononcée, après qu’Éric Zemmour eut déclaré à la télévision que “la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait”.
À voir également sur Le HuffPost : Emmanuel Macron critique Éric Zemmour sans le nommer sur les “prénoms français”
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