Les Guerres des Talents en IA : Découvrez Pourquoi Elles Ne Font Que Commencer !

Naveen Rao, VP of AI at Databricks.

Pour ce dernier numéro de l’année, je me concentre sur la guerre des talents en intelligence artificielle (IA), un thème que j’ai exploré depuis le lancement de cette newsletter il y a presque deux ans. Poursuivez votre lecture pour découvrir les dernières nouvelles de Google et Meta cette semaine.

Avant tout, j’aimerais recueillir vos questions pour un numéro spécial que je prévois pour le début de 2025. Vous pouvez soumettre vos questions via ce formulaire ou les laisser dans les commentaires.

“C’est comme chercher LeBron James”

Cette semaine, Databricks a annoncé la plus grande levée de fonds jamais réalisée par une entreprise technologique privée, atteignant 10 milliards de dollars, dont presque la totalité servira à racheter des actions d’employés. Les stratégies de compensation des entreprises sont souvent peu couvertes dans l’industrie technologique, bien qu’elles jouent un rôle crucial dans l’ascension d’une entreprise. Ceci est particulièrement vrai dans la guerre pour les talents en IA.

Pour mieux comprendre les dynamiques qui régissent le paysage à l’approche de 2025, j’ai eu l’opportunité de discuter avec Naveen Rao, VP de l’IA chez Databricks. Rao est un interlocuteur de choix sur l’industrie de l’IA. Profondément technique et orienté business, il a réussi à vendre plusieurs startups, dont MosaicML à Databricks pour 1,3 milliard de dollars en 2023. Actuellement, il supervise les produits d’IA de Databricks et est impliqué dans le recrutement de talents d’exception.

Notre conversation aborde la logique derrière cette levée de fonds massive, les types de talents en IA qui font encore défaut, et pourquoi il pense que l’AGI (intelligence générale artificielle) n’est pas imminente.

La conversation suivante a été abrégée pour des raisons de longueur et de clarté :

Pourquoi cette levée de fonds est-elle majoritairement destinée à aider les employés à vendre leurs actions ? Parce que 10 milliards de dollars, c’est beaucoup. On peut faire beaucoup de choses avec ça.

La société a un peu plus de 11 ans, et certains employés y sont depuis longtemps. Cela leur permet d’obtenir de la liquidité. Il est important de noter que cela ne va pas sur le bilan de Databricks. L’argent sert surtout à fournir de la liquidité aux anciens employés et à garantir une liquidité future pour les employés actuels et nouveaux. Cela reste neutre en termes de dilution car ce sont des actions déjà existantes, allouées aux employés, leur permettant ainsi de vendre celles-ci pour couvrir les impôts associés à ces actions.

Quelle part de l’augmentation rapide des valorisations des entreprises d’IA est liée à la guerre des talents ?

C’est réel. Cependant, il ne s’agit pas seulement de talents en IA, mais aussi de ceux qui construisent l’infrastructure de logiciels et de cloud nécessaire pour soutenir ces innovations. Il est essentiel de rester compétitif dans un environnement où tous ces talents sont fortement sollicités.

Qui est le plus agressif dans l’établissement des tarifs du marché pour les talents en IA ?

Des entreprises comme OpenAI, Anthropic, Amazon, Google, Meta, xAI et Microsoft sont toutes en compétition constante pour ces talents.

Le nombre de chercheurs capables de construire un modèle de pointe est-il inférieur à 1 000 ?

Oui. C’est pourquoi la guerre des talents est si intense. Un chercheur peut avoir un impact majeur sur un produit, ce qui est nouveau. Dans le domaine des semi-conducteurs, ceux qui proposaient de nouvelles architectures de transistors avaient également ce pouvoir.

Ces chercheurs sont donc extrêmement recherchés. Une idée révolutionnaire peut influencer considérablement la capacité d’une entreprise à se démarquer.

Pensez-vous que le vivier de talents va s’élargir dans un avenir proche ou restera-t-il limité ?

Je pense que certains aspects vont s’élargir, comme la construction et la gestion de l’infrastructure adéquate. En revanche, le côté des chercheurs de premier plan reste difficile à développer. C’est comme chercher LeBron James; il n’y a tout simplement pas beaucoup de personnes capables d’atteindre ce niveau.

Naveen Rao explore les défis d’acquisition des talents en IA.

La mentalité derrière des acquisitions de style Inflection a largement contribué à la concentration de talents de premier plan dans certaines startups, justifiant ainsi des investissements considérables. Cela explique pourquoi Google a récemment réembauché Noam Shazeer, un talent difficile à remplacer.

En conclusion, la recherche de talents en IA est cruciale pour le succès des entreprises technologiques d’aujourd’hui. Le marché reste compétitif et en constante évolution, ce qui rend l’acquisition de talents d’exception un enjeu majeur pour les entreprises d’IA.