L’histoire des inégalités salariales
D’après l’historienne Lucie Peytavin, le travail des femmes et des hommes s’est développé au même rythme, contrairement à leurs salaires.
Généralement à partir de novembre, symboliquement, les femmes travaillent gratuitement pour compenser leurs écarts de salaire avec les hommes. Pour l’historienne Lucile Peytavin, ces inégalités au travail sont le fruit d’une longue histoire.
Un travail invisible
Dès l’arrivée des femmes sur le marché du travail, leur effort est invisibilisé. La loi attribue aux hommes le statut de chef d’entreprise, ce sont donc eux qui détiennent l’autorité. Les femmes, elles, travaillent sur des journées très longues et permettent à ces entreprises de vivre grâce à la flexibilité de leur travail. Par exemple, dans les boulangeries tenues par leurs maris, ce sont elles qui vendent le pain, en plus de s’occuper des repas et des enfants.
Un travail invisibilisé
À l’époque, si le travail des femmes est invisibilisé, c’est parce qu’elles ont très peu eu accès à l’éducation. Leurs métiers ne sont pas reconnus en tant que tels. Dans les listes de recensement, elles se déclarent automatiquement sans profession ou sous la profession de leur époux. Peu acceptées dans les organismes professionnels jusqu’à la moitié du XXème siècle, les femmes n’ont donc pas la possibilité de défendre leur droit à l’accès au travail.
Un travail longtemps gratuit
Pendant longtemps le travail des femmes n’est pas rémunéré. Leur salaire est en effet considéré comme un salaire d’appoint, qui n’a pas vocation à faire vivre une famille, contrairement à celui des hommes. C’est seulement en 1972 que l’égalité salariale est inscrite dans la loi.
De 1972 à 1995, on constate une vraie progression. Au début, les femmes sont orientées vers des métiers dits « féminins », dont les compétences sont peu reconnues, notamment dans les services à la personne. Leurs compétences paraissent alors naturelles pour faire ce genre de travail, et elles ne sont pas rémunérées à leur juste valeur.
D’autre part, pendant leur carrière, les femmes s’arrêtent de travailler beaucoup plus que les hommes. Elles ont donc peu accès aux postes à responsabilités. Selon Lucile Peytavin, il reste encore des efforts à faire pour obtenir une réelle égalité au travail. Notamment sur la question de la parentalité, de l’égalité des chances, et sur celle de la valorisation des métiers féminins.
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