« Les psychologues, ces autres soignants ‘ingrats et irresponsables' » – BLOG
Pourquoi proposer des consultations psychologiques remboursées par la sécurité sociale?
«Eh oui chères et chers collègues soignants, dans une « start-up Nation », le service public n’est pas géré par l’État, vous n’êtes pas des bébés, il est temps de grandir.»
– Maxime Bellego
Management autocratique, et non régime dictatorial
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Maintenant que nous sommes bien d’accord sur le vocabulaire, nous pouvons nous demander pourquoi les psychologues résistent-ils ? Plusieurs raisons.
La première concernerait le prix de la séance: 30 euros, sans dépassement d’honoraire possible, alors que la moyenne se situe actuellement à 60 euros, soit le double. Une mesure qui facilitera très grandement l’accès du soin aux plus nécessiteux, c’est incontestablement une bonne nouvelle les concernant. Comment les psychologues osent-ils alors refuser cette décision sous prétexte de gagner deux fois moins? Cette réaction très proche de leur pouvoir d’achat, première considération des Français selon les derniers sondages, nous invite à les trouver finalement assez matérialistes, voir près de leurs sous et finalement très éloignés de la notion de bien commun. Premier double lien donc, demander au groupe d’être au service du bien commun aux dépens de leur pouvoir d’achat. Nous serons par la même occasion très heureux d’apprendre qu’une “Start-up Nation” peut-être mue par un intérêt supérieur, et que ceux qui la composent ne doivent pas accorder d’importance à l’argent. Cela nous fera sans doute penser au modèle de l’ONG, par sa noblesse de cœur. Peut-être par là serions-nous plus proches d’une “ONG Nation”. À creuser.
Maintenant que nous savons que les psychologues sont bassement intéressés par leur propre intérêt, quelle autre raison valable peut-on entendre de leur bouche vile et capitaliste?
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Dès lors, d’où pourrait bien venir l’insatisfaction des psychologues?
Mais dans quel monde vit le psychologue? Depuis quand pouvons-nous jouir d’une autonomie au travail? Cette bande de poètes idéalistes pensait vraiment pouvoir travailler dans l’intérêt du patient? Dans un pays prônant le service public peut-être, mais pas dans une “Start-up Nation” qui essaie de les aider en leur indiquant la durée de la consultation, au cas où ils soient perdus dans l’exercice. Décidément, la philanthropie du gouvernement n’est jamais bien reçue par ces ingrats de soignants.
Nous voyons donc que les psychologues n’ont aucune raison valable de refuser cette proposition/décision, sauf à passer pour des fanatiques de l’autonomie et des pingres affligeants de bassesse spirituelle. C’est cela la beauté du double lien, tout se passe “en même temps”: faciliter l’accès au soin des plus nécessiteux et appauvrir et contrôler l’activité psychologique.
“Choix illusoire-Nation”
Profitant de toute cette liberté qui lui est accordée, le vil psychologue libéral, depuis sa position bourgeoise déconnectée de la dure réalité du terrain, pourra également se tourner vers l’hôpital public si toutefois, par caprice de riche, ses nouvelles conditions de travail ne lui convenaient pas.
Cela tombe bien, car l’hôpital public se porte très bien en ce moment. Tout va bien. Par exemple, les soignants qui ne souhaitent pas se faire vacciner sont mis à la porte, bien fait pour cette bande d’égoïstes. “Vous êtes libre de” ne pas vous faire vacciner, mais vous perdrez alors votre emploi.
D’ailleurs, 20% des lits sont fermés à cause de ces irresponsables du bien commun. Ce sont vraiment les ennemis de l’intérêt supérieur. C’est très certainement à cause d’eux si la crise COVID, bien gérée par ailleurs, dure encore. Yves Calvi nous rappelait il y a quelque temps sur une chaîne du service public, son ras-le-bol concernant les”pleurnicheries hospitalières” sur un ton fort justement moralisateur. Une pensée empathique pour notre gouvernement et la difficulté à gouverner autant d’ingrats.
Les soignants, les responsables de la crise et ennemis de la liberté?
Finalement, si l’hôpital va si mal, si la crise COVID s’éternise, peut-être pouvons-nous penser à raison qu’il en est de la responsabilité des soignants et des patients eux-mêmes. Penser qu’il s’agirait d’une soi-disant dégradation progressive de la gestion des hôpitaux depuis plus de vingt ans serait une réflexion bien déplacée. Rappelons-nous d’ailleurs que les soignants, ces bien vils personnages, sont même allés jusqu’à nous donner l’illusion de dépasser leur propre intérêt personnel au début de cette crise. Quelle manipulation des esprits! Souvenons-nous pourtant de ce moment émouvant du début de crise, lorsque le gouvernement ne savait pas encore si les masques étaient utiles, si d’ailleurs le peuple savait les mettre correctement, lorsque le COVID était présenté sur les chaînes du service public comme une “simple grippe” par de grands spécialistes en épidémiologie, comme le Dr Michel Cymès. Souvenons-nous, avec émotion, du moment où la ministre de la Santé, madame Agnès Buzyn, faisait passer l’intérêt supérieur de la nation en mettant de côté le sujet d’une apparente petite épidémie “en même temps” considérée comme potentiellement très grave, pour se lancer dans la candidature de la Mairie de Paris. Une belle leçon d’abnégation.
Pendant ce temps, rappelons-nous avec effroi l’empressement des soignants à aller au contact du virus sans équipement, vêtus parfois de sacs poubelle, sans masque: quels irresponsables! Et comme si cette irresponsabilité criminelle ne suffisait pas, ils se prenaient pour des vedettes à se faire applaudir tous les soirs. Le dégoût ne peut que monter face à ce genre de comportements égocentriques dans une crise sanitaire de cette ampleur.
Et maintenant ce sont aux psychologues de se mettre en avant? Il n’y a donc plus aucune retenue chez les soignants?
À la limite, si la hausse des problèmes de santé mentale était due à des incohérences décisionnelles, des privations de liberté comme des confinements ou un pass sanitaire, ou encore des fermetures de services psychiatriques. Mais rien d’officiel n’indique de lien sérieux. D’ailleurs, pour rester dans l’aspect psychiatrique des choses, imaginer un lien entre le mode de gestion autocratique et l’apparition de souffrance psychologique serait une interprétation parfaitement paranoïaque.
“Je compte sur vous”
Idem concernant les patients qui ont souvent la fâcheuse habitude de tomber malades ou de décompenser des pathologies psychiatriques.
Alors, au nom de l’hôpital public, s’il vous plaît, ne tombez pas malades, ne soyez pas fous, et arrêtez d’être égoïstes. Il serait temps de prendre vos responsabilités.
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