Les relations amicales entre parents et non-parents sont parfois compliquées, mais ce n’est pas une fatalité
Si votre ami.e fait face à des problèmes d’infertilité – ou si ça a été le cas par le passé – évitez de trop parler des enfants.
Il est particulièrement important d’éviter de monopoliser la conversation en parlant de vos enfants si l’un de vos ami a des difficultés à concevoir ou n’a pas pu le faire.
Andreia Trigo, une infirmière consultante spécialiste de la fertilité, créatrice de l’application Enhanced Fertility Programme, a appris à l’âge de 17 ans qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfants.
Ses fils d’actualité Facebook et ses flux Instagram sont remplis de photos de bébés et de familles comblées, car la plupart de ses amis sont parents d’un ou deux bambins.
“En soi, c’est déjà éprouvant, comme un rappel constant de ce dont on est privé”, souligne-t-elle. “Dans les conversations, c’est presque inévitable d’entendre parler des enfants et des expériences liées à la parentalité.”
La majorité du temps, Andreia est heureuse d’entendre ces anecdotes, mais ses amis et collègues sont au courant qu’elle ne peut pas avoir d’enfants et font attention à ce qu’ils disent. Personne ne lui demande jamais “Quand est-ce que tu t’y mets?” ni ne fait de remarques du genre “On ne sait pas ce que c’est que le vrai amour tant qu’on n’est pas devenue maman.”
“Pour les gens qui préfèrent garder pour eux leurs problèmes d’infertilité, ça peut être plus compliqué de [rester ami avec de jeunes parents] parce qu’ils doivent supporter ces commentaires sans arrêt”, ajoute la spécialiste. “Si la société était davantage sensibilisée à ce sujet et à ce que vivent les personnes qui n’arrivent pas à concevoir, je crois que les gens parleraient avec plus de tact devant leurs amis ou même des inconnus.”
Si vous êtes l’ami qui souffre de ces problèmes, vous avez le droit de poser des limites aux parents de votre entourage.
“Vous n’aurez peut-être pas envie de vous rendre à la baby shower ou à la fête d’anniversaire de l’enfant, par exemple”, souligne Andreia. “Soyez honnêtes avec vos amis en leur expliquant pourquoi cela vous est pénible.”
Organisez en priorité des week-ends et des dîners sans les enfants.
Hannah Elizabeth Leach, à la tête d’un cabinet de conseil en relations publiques, a deux filles de 2 et 4 ans. C’est un vrai luxe pour elle de profiter de ses amis sans avoir les enfants dans les pattes, mais elle s’arrange pour le faire une fois par mois. C’est souvent elle qui organise, mais ses amis en valent la peine.
“Que ce soit une balade dans un parc, une soirée entre filles ou une excursion le week-end, on arrive toujours à s’organiser”, assure Hannah. “Voir ses amis, ça fait du bien au moral. Alors même s’il faut planifier ça des mois à l’avance, ça vaut le coup.”
Ne perdez pas de vue qui vous étiez avant d’avoir des enfants
Inge Hunter, spécialiste en e-marketing et co-animatrice du podcast “Now I’m worried” (où elle discute avec sa meilleure amie Zoë de différents sujets de préoccupation actuels), a deux enfants de 8 et 2 ans. Elle arrive à rester proche de ses amis sans enfants, tout simplement parce qu’elle considère qu’être maman n’est qu’une partie de son identité.
“Je pense vraiment que les parents perdent leurs amis sans enfants quand ils perdent leur identité et ne vivent plus qu’à travers leurs enfants et leur statut de parent”, explique-t-elle. “Soyons honnêtes, nos enfants n’intéressent que nous. Je n’aime pas entendre parler des enfants des autres alors pourquoi penserais-je qu’ils s’intéressent aux miens?”
Inge partage toujours avec ses amis les centres d’intérêt qui les avaient rapprochés au départ, et même si elle leur raconte de temps en temps une anecdote sur ses enfants, ils sont rarement au centre de la conversation.
“Nous sommes une famille aimante et heureuse, mais je n’éprouve pas le besoin d’en parler sans arrêt”, conclut-elle.
Cet article, publié sur le Huffpost britannique, a été traduit par Iris Le Guinio pour Fast ForWord.
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