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Pourquoi les résultats de la Primaire populaire ne ressembleront pas à ceux d’une élection classique (photo d’illustration prise en novembre 2021)

POLITIQUE – N’attendez pas de grand vainqueur. Ni de défaite fracassante. La Primaire populaire, qui rend son verdict ce dimanche 30 janvier au soir après le vote, sur quatre jours, de plus de 400.000 inscrits, promet des résultats différents de ceux des élections traditionnelles. 

Au lieu de se prononcer pour un seul candidat, comme c’est le cas à la présidentielle, ou lors des différents rendez-vous démocratiques majeurs en France, les électeurs de ce scrutin censé -à la base- déboucher sur une candidature commune à gauche pour le printemps 2022, ont dû voter au “jugement majoritaire.”

Un procédé inventé à la fin des années 2000, issu du travail reconnu de deux chercheurs au CNRS, qui débouchera in fine sur une sorte de classement des mérites. Façon bulletin de notes et appréciation du jury. Mais comment ça marche? 

Une question de classement

Concrètement, chaque inscrit à la primaire a été appelé à donner une appréciation aux sept candidats en lice, parmi lesquels Christiane Taubira, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo, en réponse à la question suivante: “pour faire gagner l’écologie et la justice sociale à l’élection présidentielle, chacune de ces personnalités serait?” Le tout, en choisissant parmi les mentions “très bien”, “bien”, “assez bien”, “passable” et “insuffisant.”

Ouvert le jeudi 27 janvier, le scrutin doit s’achever ce dimanche à 17 heures… pour des résultats publiés vers 19 heures. Le temps, pour les organisateurs de procéder au dépouillement, et ce en plusieurs étapes.

Après obtention des résultats bruts, soit le nombre de mentions recueillies par chaque personnalité, l’état-major de la Primaire populaire va établir son classement selon le jugement majoritaire. Arrivera en tête celui ou celle qui obtient la meilleure mention majoritaire. Dans l’exemple ci-dessous, la pêche a une mention majoritaire “bien”, la poire est “assez bien” et la fraise “passable”.

“En gros, on additionne le nombre de ‘très bien’, le nombre de ‘bien’ et ainsi de suite, graduellement pour chaque candidat”, nous expliquait Chloé Ridel, de l’association Mieux Voter, avant le lancement des opérations, “et la mention qui fait basculer au-dessus de la barre des 50% détermine sa mention majoritaire.” En cas d’égalité, sera privilégié celui ou celle qui se rapproche le plus de la mention “supérieure”.

Un chercheur pour contrôler

La jeune femme, également Directrice adjointe de l’Institut Rousseau sera chargée, avec Rida Laraki, le chercheur co-inventeur du jugement majoritaire, de contrôler le dépouillement et la classification des candidats. 

Il faut dire que la Primaire populaire essuie les plâtre de ce mode de scrutin. Déjà utilisé à plusieurs reprises en France, pour les budgets participatifs de la ville de Paris, Annecy, Villeurbanne, ou encore par les membres de la Convention citoyenne pour le Climat au moment de trancher leurs propositions… c’est la première fois qu’il est choisi à cette échelle et proposé à autant d’électeurs.

Une forme de test pour ses promoteurs. “Nous voulions résoudre un problème scientifique… sans penser qu’il s’appliquerait dans la réalité si rapidement”, nous expliquait Rida Laraki à ce sujet, sans tarir d’éloges sur ce mode d’expression, entre obsolescence du vote utile et renouveau démocratique.

Concernant la Primaire populaire, la personnalité qui arrive en tête du classement sera donc considérée comme “la mieux évaluée” à gauche. Déclarée “gagnante”, elle aura à charge de respecter “un socle” de valeurs et devra s’engager à “favoriser le rassemblement” autour d’elle. Sans quoi, elle ne pourra bénéficier “des énergies militantes” de la Primaire pour la campagne. Mais ça, c’est une autre histoire.

À voir également sur Le HuffPost: Primaire populaire: Mélenchon explique sa position avec une fable de la Fontaine

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