« Les territoires ignorés », vraiment?
Le propos aurait de quoi faire sourire s’il n’était pas aussi caricatural qu’erroné, si ces mêmes élus n’avaient pratiqué la politique de la chaise vide durant le quinquennat. Surtout, il s’appuie sur une totale méconnaissance de l’action présidentielle au cours de ces cinq dernières années.
Dès 2017, le président de la République a consulté, discuté, associé les élus de France à travers, d’abord, la Conférence nationale des Territoires au cours de laquelle certains ont préféré briller par leur absence. Puis, à chaque fois que cela a été nécessaire, le dialogue s’est poursuivi, durant la crise des Gilets jaunes, l’épidémie de Covid-19 ou, plus récemment, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En cinq ans, jamais le lien n’a été rompu. Les discussions se sont multipliées pour prendre le pouls du terrain et agir au plus près des besoins à travers un dialogue que je souhaitais, pour ma part, constructif et exigeant.
Échanger avec les élus locaux, c’est respecter les milliers d’électeurs que ces derniers représentent. Refuser de dialoguer avec le président de la République, c’est s’empêcher de représenter ses concitoyens.
Aucun président de la Ve République n’avait autant dialogué avec les élus locaux.Caroline Cayeux, vice-présidente de l’AMF et maire de Beauvais
Lors de ces nombreuses occasions de confronter les points de vue, les maires ont également trouvé dans les préfets un interlocuteur privilégié pour dialoguer et agir en coordination avec l’État. Le couple maire/préfet a d’ailleurs prouvé son efficacité et illustré l’engagement de l’État déconcentré auprès des territoires tout au long du mandat.
Le lien avec les territoires est rétabli
Il convient également de revenir sur le Grand débat national engagé en 2019 à la suite de la crise des Gilets jaunes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 80 jours de débats, 16 rencontres, plus de 100 heures de discussions avec près de 3400 élus de la Nation. Aucun président de la Ve République n’avait autant dialogué avec les élus locaux. Un président à qui certains reprochaient de ne pas être l’un des leurs. C’est un fait. Mais le corporatisme n’a jamais conduit à la réussite d’un pays. Emmanuel Macron a donc appris à leur contact et a su s’entourer de personnes qui connaissaient parfaitement les territoires: d’Édouard Philippe à Jean Castex, en passant par Jacques Mézard, Jacqueline Gourault, Joël Giraud, Sébastien Lecornu ou Richard Ferrand. La liste est longue et contredit à elle seule les critiques de ses détracteurs.
“Moins de paroles, plus d’actes” peut-on entendre. Des actes, il y en a pourtant eu à de très nombreuses reprises, démontrant que l’État était aux côtés des élus locaux. Dans les faits, ce quinquennat a transformé l’action de l’État en direction des territoires. Nous sommes passés d’un État prescripteur à un État accompagnateur. En nous appuyant sur une logique implacable: c’est en partant des projets de territoires — ceux des élus et de leurs habitants — et en étant accompagnée financièrement et techniquement par une ingénierie d’État, que l’action publique a fait la preuve de son efficacité en répondant aux véritables besoins.
C’est la raison d’être de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) créée au 1er janvier 2020, que j’ai l’honneur de présider. Grâce à son action, plus de 800 projets qui ont déjà été accompagnés.
Dans les faits, ce quinquennat a transformé l’action de l’État en direction des territoires. Nous sommes passés d’un État prescripteur à un État accompagnateur.Caroline Cayeux, vice-présidente de l’AMF et maire de Beauvais
Des programmes spécifiques ont, par ailleurs, été engagés pour répondre à des besoins identifiés. C’est le cas d’Action Cœur de Ville pour redynamiser les villes moyennes et leur faire gagner en attractivité, comme ce fut le cas à Beauvais. Cinq milliards d’euros accompagnent la revitalisation des centres-villes. Aucun plan spécifique à la situation des villes moyennes, lieu de vie d’un Français sur deux, n’avait été engagé depuis les années 1970 avec Olivier Guichard, alors ministre de l’Aménagement du territoire. Emmanuel Macron, lui, s’est engagé dans cette voie avec une grande détermination.
Je n’oublie pas les Maisons France Services qui garantissent à chaque Français de disposer d’une offre de services publics à moins de 30 minutes de chez eux. Depuis deux ans, plus 2000 implantations physiques ont ainsi été réalisées.
Il reste encore à faire au cours des prochaines années
Loin des caricatures politiciennes, une majorité d’élus locaux ne s’y trompent pas et reconnaissent cet engagement à sa juste valeur. J’en suis le témoin chaque semaine lors de mes déplacements en tant que présidente de l’ANCT. Preuve en sont aussi les parrainages obtenus par Emmanuel Macron: près de 30% sont spontanés et 80% émanent de maires de communes de moins de 3500 habitants.
Alors, bien sûr, il reste encore à faire au cours des prochaines années. Nous aurons à relever les immenses défis qui se présentent à nous: urgence climatique, relance économique, cohésion sociale, sortie de la crise sanitaire et menaces géopolitiques. Les collectivités locales auront un rôle majeur à jouer. La synergie État/collectivités doit se poursuivre en bonne intelligence.
Dans le même temps, il est vrai que les budgets locaux ont été resserrés. Nous avons besoin de lisibilité et de visibilité. C’est la raison pour laquelle je propose la création d’une loi nationale de programmation des finances locales assurant la prévisibilité des dotations notamment, puis sa déclinaison locale par la signature d’un pacte de mandature.
Depuis 2017, jamais le dialogue n’a été rompu avec les élus locaux. Si les défis du quinquennat à venir sont nombreux et cruciaux, je suis convaincue qu’Emmanuel Macron saura poursuivre et amplifier le travail partagé entre l’État et les collectivités pour trouver des solutions efficaces et efficientes aux défis de la France de demain!
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