L’IA crée 20% du code Salesforce : développeurs sereins.

AI et l’évolution du développement logiciel : une réalité transformée

Lorsqu’un dirigeant d’Anthropic a prévu que l’IA écrirait 90 % du code d’ici six mois, de nombreux professionnels du code ont craint pour leur avenir. Pourtant, au sein de Salesforce, une réalité bien différente prend forme. Selon Jayesh Govindarajan, Vice-Président Senior de Salesforce AI, 20 % de tout le code APEX rédigé récemment provient de leur outil Agentforce. Ce chiffre témoigne d’une forte adoption de l’IA dans le domaine du développement, avec près de 35 000 utilisateurs actifs par mois et 10 millions de lignes de code acceptées. Malgré ces avancées, les développeurs ne disparaissent pas ; au contraire, ils évoluent dans leur rôle.

De l’écriture de code à la stratégie : le nouveau rôle des développeurs

Traditionnellement, le développement logiciel a toujours mêlé créativité et rébarbativité. Avec l’émergence de l’IA, cette routine devient obsolète, laissant place à une approche plus stratégique. Govindarajan souligne que les développeurs se concentrent désormais sur des questions cruciales comme : « Que devrions-nous construire ? » ou « Que veulent vraiment les clients ? » Ce changement s’inscrit dans la continuité d’autres disruptions technologiques, où les professionnels ont su s’adapter et relever des défis plus complexes.

Le “vibe coding” : une nouvelle approche de la programmation

Le concept de « vibe coding », introduit par Andrej Karpathy, co-fondateur d’OpenAI, révolutionne la manière dont les développeurs interagissent avec l’IA. Au lieu de donner des directives précises, ils fournissent des orientations générales, permettant à l’IA de générer un premier jet de code. Cette méthode, comparée à la collaboration musicale, libre l’esprit créatif tout en laissant la machine gérer les détails techniques. Bien que l’IA excelle dans la création d’applications métier simples, Govindarajan reconnaît que certaines tâches complexes nécessitent encore l’intervention humaine.

Le contrôle qualité à l’ère de l’IA : une nécessité fondamentale

Avec l’IA qui génère du code, il devient essentiel de repenser les stratégies de test. Salesforce a mis en place le Centre de test Agentforce pour répondre à ce besoin. Govindarajan évoque les systèmes stochastiques générés par l’IA, nécessitant des outils de vérification adaptés pour éviter des défaillances potentielles. Les développeurs doivent donc devenir des experts en test de limites et en définition des garde-fous, car il ne suffit pas de savoir coder ; ils doivent également être capables d’évaluer la qualité du code généré.

Compression du cycle de développement logiciel : une évolution intégrale

L’impact de l’IA ne se limite pas à la génération de code ; il touche l’ensemble du cycle de développement logiciel. Dans la phase de construction, les outils peuvent comprendre et étendre le code existant, ce qui accélère le processus. Ensuite, l’IA peut prendre en charge la création de tests de régression et de cas de test pour le nouveau code. Cette automatisation permet un lien plus serré entre l’idée et sa mise en œuvre, permettant aux développeurs de tester et de peaufiner leur travail plus rapidement que jamais.

Les fondamentaux de l’algorithmique : une nécessité dans l’ère de l’IA

Malgré l’évolution rapide du secteur, les fondamentaux de l’informatique demeurent cruciaux. Govindarajan souligne que la pensée algorithmique est essentielle pour décomposer des problèmes complexes, comprendre quelles solutions peuvent être apportées par le logiciel et modéliser les besoins des utilisateurs. À l’ère de l’IA, les développeurs doivent orienter les outils d’IA vers des résultats optimaux, en maintenant leur jugement critique pour évaluer les productions de l’IA. La capacité à comprendre et à utiliser ces nouvelles technologies devient un atout indispensable.

En résumé, alors que la façon de coder évolue grâce à l’IA, les développeurs sont invités à se réinventer et à adopter des rôles stratégiques plus importants. Grâce à des outils adaptés, ceux qui s’adaptent pourront non seulement survivre, mais aussi prospérer dans ce nouvel écosystème numérique.