Macron, le mépris décomplexé du peuple
En prenant les non-vaccinés comme bouc-émissaires et en créant une polémique masquant le débat de fond sur les solutions face au Covid, Macron crée un subterfuge. Pendant que nous commentons sa volonté “d’emmerder”, nous n’interrogeons pas sa politique sanitaire. Depuis le début, c’est pourtant un fiasco. La macronie a été et reste incapable d’organiser et d’anticiper la réplique. Non seulement depuis le début de son mandat, Macron aura supprimer plus de 17.000 lits d’hôpitaux mais il a continué à “restructurer” les établissements en fermant même plus de 500 lits dans les services de réanimation depuis mars 2020!
À cette irresponsabilité majeure s’ajoute l’incapacité à produire et distribuer gratuitement des masques FFP2, dont nous avons notamment besoin dans les écoles. La pénurie de tests et leur non-gratuité pour tous est également le signe d’un État défaillant. Lors du débat à l’Assemblée nationale sur le pass vaccinal, les députés LREM ont également voté en masse contre un amendement visant à généraliser l’installation de purificateurs d’air, en particulier dans les établissements scolaires !
Si le vaccin est essentiel pour lutter contre le virus, nous savons désormais qu’il n’est pas suffisant puisque nous pouvons contracter la maladie en étant vacciné. C’est pourquoi un ensemble de mesures est nécessaire afin de nous prémunir de la pandémie. Pour contourner ses responsabilités, Macron a choisi un contre-feu, l’insulte à l’égard d’une partie de nos concitoyens. C’est le comble de l’indignité.
Ni pragmatique, ni moderne
Au lieu de soutenir les personnels en première ligne, le Président et les membres du gouvernement traitent avec le plus grand dédain celles et ceux qui font vivre nos systèmes de soins et éducatifs. C’est dans la presse qu’ils et elles découvriront les nouvelles règles imposées par l’exécutif. Le gouvernement navigue à vue et sème la pagaille sur le terrain, laissant nos hôpitaux à bout de souffle, la communauté éducative au bout du rouleau et la masse des Français se trouve épuisée par deux années bientôt d’angoisse et de privations. Alors que Macron prétend agir avec pragmatisme, c’est en réalité un grand cafouillage qu’il génère. Il ne rassure pas, il inquiète. Il ne rassemble pas, il divise. Il n’agit pas, il laisse faire.
J’espère que chacune, chacun mesure la cohérence entre les paroles et les actes. Le mépris affiché au détour d’une phrase se traduit très concrètement dans des choix politiques. Depuis le début du mandat de Macron, nous avons subi une inflation de mesures qui rendent la vie plus difficile à la majorité des Français. Avec la baisse des APL, la suppression de l’ISF ou la casse du code du travail, les plus riches sont les grands gagnants du quinquennat. Car contrairement à l’image qu’il cherche à incarner, celle d’un homme moderne, Macron nous vend une vieille soupière. En avatar de tout ce qu’il ne faut plus faire, il copie les recettes de Margaret Thatcher. Il n’a pas seulement repris, fut-ce dans un tout autre sens, un mot de Pompidou qui voulait que l’on cesse “d’emmerder” les Français, il prolonge ses partis pris économiques néolibéraux et productivistes. En attendant le ruissellement, comme on attend Godot.
Avec un mode de pensée lié à son passé de banquier dans la finance, le Président Macron incarne l’économie d’avant. Le candidat Macron pour 2022 s’entête. Car il faut lire tout l’entretien donné au journal Le Parisien, sans s’arrêter à quelques phrases abondamment commentées. Par exemple, il assure qu’il n’augmentera pas les impôts. Traduisons-le: les hyper-riches ne contribueront pas davantage à résorber les injustices et à affronter la crise sanitaire.
De la même manière, Macron reste englué dans un logiciel particulièrement obsolète en promettant de “produire” et “exporter” toujours plus. Comme si l’épuisement de nos ressources et de nos désirs n’appelaient pas à réorienter en profondeur le sens de la production et à relocaliser l’économie. Comme si le lien entre le plus et le mieux ne devait pas être rompu. Comme si le réchauffement climatique et le creusement des inégalités n’appelaient pas à refonder sur des nouvelles bases notre économie. Comme s’il n’y avait pas urgence à en finir avec le grand déménagement du monde.
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