Quelque 300 personnes ont été conviées, notamment des associations de Harkis, de la “mémoire”, “d’anciens combattants”. “Le président considère que le travail accompli depuis 60 ans est important mais qu’il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs”, a précisé vendredi à l’AFP la présidence française.
“C’est l’histoire des Français”
Depuis des années, les associations de Harkis réclament une “loi de reconnaissance de l’abandon des harkis” et de “leur relégation dans des camps de transit et les hameaux de forestage dans des conditions déplorables”. “L’histoire des Harkis, c’est une histoire de Français et c’est l’histoire des Français; c’est dans cet état d’esprit qu’il faut aborder ce nouveau chapitre”, a martelé cette source.
Le président doit prononcer un discours et décorer un représentant harki blessé au combat, un officier français, le général François Meyer, qui a organisé le rapatriement “de plusieurs centaines de Harkis en désobéissant aux ordres” et une fille de Harki “militante de l’égalité des chances et de la diversité”.
L’historien français Benjamin Stora, auteur d’un rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-62) remis en janvier à Emmanuel Macron, sera également présent.
“Les Harkis” sont ces anciens combattants – jusqu’à 200.000 hommes – recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) qui opposa des nationalistes algériens à la France.
À l’issue de cette guerre, les Harkis sont abandonnés par la France et nombre d’entre eux sont victimes de massacres de représailles en Algérie. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux, accompagnés parfois de femmes et d’enfants, sont transférés en France par l’armée et transiteront entre 1962 et 1965 pour la majorité dans des “camps de transit et de reclassement”, aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes.
“Ambiguïté mémorielle”
“Depuis cette période, la République (française) a fait des pas: il y a eu diverses procédures d’indemnisation installées au fil du temps”, rappelle la source à la présidence française. Et le 25 septembre 2016, l’ancien président François Hollande a reconnu lors la “responsabilité” de la République “dans l’abandon des Harkis”.
Emmanuel Macron souhaite aller “au-delà de ce que la République a déjà fait”. Le 10 mai, il avait reçu des personnalités “qui sont porteuses de cette mémoire” des Harkis. À l’issue de cette rencontre, qualifiée d’”émouvante et passionnante”, “il est apparu comme une évidence qu’un nouveau pas devait être accompli (…) et qu’il était temps pour la République française de sortir sur le sujet d’une ambiguïté mémorielle qui a oscillé depuis 60 ans entre non-dits et qui, parfois même, a été perçu par les Harkis comme un déni”, explique cette source.
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