Marc Guillaume n’est plus le secrétaire général du gouvernement (et ce n’est pas anodin)
À savoir: Marc Guillaume ou “le technocrate le plus puissant de France”, selon Marianne, qui lui consacrait un large portrait en mars 2019. Il est remplacé par Claire Landais à ce poste hautement stratégique, chargé entre autres de mettre en musique les décisions gouvernementales d’un point de vue administratif.
Un remaniement moins médiatique que la nomination de nouveaux ministres, mais qui est loin d’être anodin. Notamment parce que, selon plusieurs médias, Marc Guillaume se serait adjugé des prérogatives politiques qu’il n’aurait pas dû avoir. Il faisait “peur à tout le monde”, confie par exemple un membre du gouvernement au Monde.
Castex assoit son pouvoir
Le Point explique que c’est Jean Castex qui a obtenu la tête de ce haut fonctionnaire installé par Manuel Valls en 2015 et devenu au fil des années très proche de Benoît Ribadeau-Dumas. “C’est un énorme coup de la part de Jean Castex et une vraie rupture. Guillaume était perçu comme une vraie force de résistance”, commente “un conseiller du pouvoir” dans l’hebdomadaire.
En nommant Claire Landais, ancienne élève de l’ENA et secrétaire générale de la Défense et de la Sécurité nationale depuis mars 2018, Jean Castex assoit ainsi davantage son pouvoir, lui qui a vu Nicolas Revel, un très proche d’Emmanuel Macron, devenir son directeur de cabinet.
Le Monde croit d’ailleurs savoir que Jean Castex et Marc Guillaume ont vécu de premières tensions quand le premier était nommé “Monsieur déconfinement” du gouvernement, marchant ainsi sur les plates-bandes du second.
Et Macron aussi?
Reste qu’Emmanuel Macron trouve également un intérêt à ce changement. Toujours selon le quotidien du soir, le chef de l’État se serait agacé notamment de la gestion juridique de la crise sanitaire du coronavirus par le trio de Matignon. ″Macron a voulu mettre fin au centralisme, au jacobinisme, à cet entre-soi énarchique. Pour cela, il envoie balader le représentant de l’establishment. C’est courageux”, raconte un “familier de l’Élysée” au Monde.
Le président de la République souhaiterait donc relancer la machine des réformes, jadis grippée par un Marc Guillaume jugé trop rigide. Une volonté exprimée par Jean Castex lors de son discours de politique générale dans une diatribe contre le “règne de l’impuissance publique.”
“C’est une affaire entendue: l’intendance suivra! Mesdames et Messieurs les députés, depuis longtemps, vous le savez: l’intendance ne suit plus”, a regretté le chef du gouvernement. Avant de fustiger: “les lois que vous votez, les décrets que le gouvernement promulgue, se perdent dans des méandres sinueux et opaques au point de n’impacter que de manière lointaine, incertaine et souvent incomprise la vie quotidienne de nos concitoyens.” Claire Landais est prévenue.
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