Mariage stratégique entre Syrie post-Assad et monarchies du Golfe

Réinvention géopolitique de la Syrie

À peine un mois après la chute du régime de Bachar El-Assad, le nouveau pouvoir en place, dirigé par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), a d’ores et déjà esquissé sa volonté de repositionner la Syrie sur l’échiquier géopolitique. Avec une vision audacieuse, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani, a entamé une série de visites marquantes, révélant ainsi ses priorités aux yeux des puissances régionales.

À la rencontre des pétromonarchies

Les premières escales d’Al-Chibani ont été liées aux principaux acteurs du Golfe : l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis. En choisissant l’Arabie saoudite comme première destination, il a mis en lumière le rôle central que Riyad est appelé à jouer dans le nouveau paysage politique. Ces pays, avec leur influence économique et politique, sont considérés comme des alliés stratégiques pour la Syrie.

Un appel aux investissements

Les nouveaux dirigeants syriens se concentrent sur la nécessité des investissements directs étrangers pour relancer une économie fortement dégradée. Ils souhaitent également que les pétromonarchies du Golfe utilisent leur connexion avec les États-Unis, notamment avec le président américain Donald Trump, pour parvenir à une réhabilitation internationale. Ils espèrent en effet que HTC ne figurera plus sur la liste des organisations terroristes, facilitant ainsi la levée des sanctions.

Un objectif commun : la stabilité

Les pétromonarchies, de leur côté, partagent des aspirations similaires. Ils sont motivés par le désir de préserver la stabilité et l’intégrité territoriale de la Syrie, tout en évitant un vide de pouvoir qui pourrait favoriser le retour de l’organisation État islamique (Daech). Cet objectif partagé incite ces pays à soutenir une transition pacifique et constructive en Syrie.

Le Qatar : une approche prudente

Le Qatar, tout en étant un acteur clé de la région, semble adopter une attitude plus réservée. En évitant de se précipiter dans des engagements trop fermes, le pays observe la situation et attend de voir comment se construira le nouveau régime. Cette approche fait écho à une stratégie de long terme, privilégiant la flexibilité et la sauvegarde de ses propres intérêts régionaux.

Perspectives d’avenir

Alors que le paysage politique syrien évolue rapidement, les intentions manifestées par HTC et leur stratégie d’approche vers les pays du Golfe suggèrent une volonté de reconstruire et de réhabiliter la Syrie sur la scène internationale. Les décisions et alliances prises dans les mois à venir seront cruciales pour définir l’avenir du pays, son économie, et le rôle qu’il jouera dans la dynamique géopolitique globale.