Ménard fait la paix avec Le Pen et lui accorde son parrainage
“On n’est pas obligés d’être d’accord sur tout pour travailler ensemble”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, assurant avoir désormais “beaucoup moins” de désaccords avec Marine Le Pen, qui était en déplacement à Béziers, ce vendredi.
“Robert a eu des mots durs pour moi”
S’adressant à la candidate du RN, Robert Ménard a concédé avoir “eu des mots injustes à ton égard […] mais en même temps, les choses ont changé”. Le Rassemblement national n’est pas le Front national”, a ajouté l’édile. “Il y a quelques années tu étais plus clivante” mais “Marine, elle fait une campagne très différente de 2017, elle a pris une dimension différente, elle incarne mieux la fonction présidentielle”, a-t-il salué.
La candidate du RN a renchéri: “Robert a eu des mots durs pour moi mais il faut l’accepter.” ”[Il faut] être capable de passer au-dessus de soi-même pour mettre en place les conditions du rassemblement”, a poursuivi la candidate.
Les deux responsables d’extrême droite avaient déjà scellé leur réconciliation le 16 février 2021, lors d’une rencontre à l’Assemblée nationale, jugée “paisible” par Ménard.
Des divergences persistent entre Le Pen et Ménard
Vendredi à Béziers, ils n’ont pas caché leurs divergences comme sur le pass vaccinal, soutenu par Robert Ménard et contesté par Marine Le Pen, ou sur les clivages politiques. “Moi je crois à un clivage droite gauche”, a déclaré le maire de la commune héraultaise, défenseur comme Eric Zemmour d’une “union des droites”. “Moi non”, a répondu la députée RN.
L’élu, proche du RN, a redit son souhait d’une rencontre en février entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, pour qu’ils conviennent de se désister en faveur du mieux placé.
Le 16 octobre dernier, le maire de Béziers avait reçu dans sa ville Eric Zemmour pour une conférence aux allures de meeting, où l’ancien éditorialiste avait souhaité “enlever le pouvoir [aux] contre-pouvoirs” tels que “la justice, les médias, les minorités ”.
“Pas de monopole de la candidature nationale”
Excluant de retirer sa candidature, Marine Le Pen a déclaré que “la seule personne qui puisse faire quelque chose, c’est lui [Zemmour]”, suggérant le désistement de son rival. Car elle dit craindre “un non choix” entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse lors du second tour. Or “les Français ont droit à un choix, entre la vision nationale et la vision mondialiste”.
Fin de non recevoir de l’intéressé. En déplacement à Châteaudun (Eure-et-Loir), Eric Zemmour a fait savoir qu’il n’y avait “pas de monopole de la candidature nationale”.
Alors que Le Pen visitait la cathédrale de Béziers, aux côtés de Ménard, elle a critiqué en creux le pessimisme supposé de son rival. “Il y a des problèmes majeurs […] mais il faut se projeter, recréer de l’enthousiasme”, car “si on enferme la France, elle se consume et devient triste”, a-t-elle dit.
La candidate a également souhaité “recréer le lien entre un État stratège et les maires” en défendant un rééquilibrage du territoire en faveur des villes moyennes et de la ruralité.
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