« Mignonnes » : Netflix attaqué par le Texas pour pornographie infantile
Ce jury du comté de Tyler, à l’est de Houston, a estimé que “l’exhibition obscène” des parties génitales de mineures était promue par Netflix “en connaissance de cause”, et solliciterait un “intérêt lubrique pour le sexe. En somme, l’institution accuse la plateforme d’avoir sciemment fait la promotion de la pédopornographie, un crime passible d’une peine d’emprisonnement dans l’État historiquement conservateur du Texas.
Ce mardi, une porte-parole de Netflix a souhaité défendre l’oeuvre auprès de l’AFP : ″Mignonnes est une chronique sociale contre la sexualisation des jeunes enfants. Cette accusation est sans fondement et nous continuons de soutenir le film.”
Peu de temps avant la sortie de “Mignonnes” aux États unis le 9 septembre sous le nom de “Cuties”, les réseaux sociaux s’étaient enflammés au sujet de l’affiche promotionnelle internationale. Au contraire de la Française, celle-ci représente explicitement les danseuses lors de la dernière danse, plus dénudées, dans des positions jugées suggestives. Netflix avait dû présenter ses excuses.
We’re deeply sorry for the inappropriate artwork that we used for Mignonnes/Cuties. It was not OK, nor was it representative of this French film which won an award at Sundance. We’ve now updated the pictures and description.
— Netflix (@netflix) August 20, 2020
Tout au long du mois de septembre, la parole conservatrice et puritaine s’est élevée pour faire retirer le film de la plateforme. Sans avoir vu le film, le sénateur républicain texan Ted Cruz avait même demandé au ministère de la Justice d’examiner de possibles infractions aux lois anti-pédopornographie.
Selon le grand jury responsable de la plainte, le film ne possède “aucune valeur littéraire, artistique, politique ou scientifique réelle”. Le greffier du comté de Tyler a cependant confirmé à l’AFP qu’aucune date d’audition n’avait pour le moment été fixée. Le procureur général du Texas Ken Paxton s’est joint aux poursuites.
En France, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est érigée en défenseure de l’oeuvre de Maïmouna Doucouré. Pour elle, ces réactions “se fondent sur une série d’images réductrice et décontextualisée du film”, et l’intention qu’on a prêté à la réalisatrice serait “en contradiction totale avec le propos de son oeuvre”.
“Mignonnes” évoque l’histoire d’Amy, préadolescente parisienne de 11 ans qui intègre un groupe de danse formé par trois autres filles de son quartier, dont les chorégraphies sont parfois suggestives.
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