Moins de 1% des pères prennent un congé parental
Le taux de recours des pères au congé parental “n’a presque pas augmenté” avec cette réforme, passant de 0,5% à 0,8% pour un congé à plein temps – contre près de 14% pour les mères, constatent les auteurs de cette étude réalisée par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, dépendant de Sciences Po Paris).
Et le congé à temps partiel – pour les salariés qui continuent à travailler mais réduisent leur temps de travail – ne séduit que 0,9% des pères d’un enfant (13,2% des mères) et 1,8% des pères de deux enfants ou plus.
Une rémunération trop faible
Selon les auteurs, cet échec est largement imputable au faible montant de l’indemnisation proposée, soit 399 euros par mois pour un congé à temps plein, quelle que soit la rémunération antérieure.
Toutefois cet aspect n’explique pas tout, car même les pères qui travaillaient déjà à temps partiel avant la naissance de leur enfant, et qui n’auraient donc rien à perdre à demander un congé partiel – ce qui leur donnerait droit à une indemnité de 149 à 258 euros par mois en complément de leur revenu habituel – y recourent peu: seuls 30% des pères dans cette situation demandent l’indemnité, contre 75% des mères dans la même situation.
Vers une réforme du congé parental?
Pour parvenir à davantage de parité, l’étude préconise une “réforme plus ambitieuse”, qui passerait par “une indemnisation calculée en proportion du salaire passé”, comme en Scandinavie ou en Allemagne. “Mais cela ne suffira probablement pas”, estiment les auteurs, qui suggèrent une “campagne d’information et de sensibilisation” pour “réduire le biais de genre qui affecte ce dispositif”.
Le gouvernement mène actuellement une “réflexion” sur une éventuelle réforme du congé parental, a indiqué à l’AFP le cabinet du secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles Adrien Taquet.
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