Nicolas Hulot pris à partie par un groupe de féministes lors d’une conférence à Tours
Au moment où les protestataires ont investi la scène où se déroulait la conférence, tenant des banderoles et messages visant l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire sur une affaire de viol révélée en 2018, celui-ci a tenu à clarifier les faits, comme on peut le voir dans la vidéo en tête d’article.
“Vous avez des personnes ici qui viennent porter (…) des insinuations ou des accusations”, commente Nicolas Hulot. “Je veux simplement vous dire une petite chose: (…) c’est que vous venez dans une manifestation où j’ai été invité, perturber cette manifestation pour faire référence à une affaire qui remonte à 25 ans pour laquelle j’ai été entendu (…) par un procureur dont je vais faire ce que vous auriez dû faire si le sentiment de honte ne vous était pas épargné; simplement vous lire ce que le procureur de l’époque a bien voulu dire: (…) ’Les faits dénoncés en tout état de cause n’apparaissent en aucun cas établis’. Ça a été jugé par la justice. Je vous remercie de vous transformer devant cette salle en procureur. La justice a parlé. J’ai été auditionné.”
“Excusez-moi, je ne pense pas que les assises soient un espace de tribunal à tenir”, enchaîne derrière la journaliste Anne-Sophie Novel, animatrice de la conférence.
S’en suit alors un moment de confusion où plusieurs des manifestants tentent de se faire entendre. “Les journalistes, ils sont capables de dénoncer les faits réels”, lance ainsi une jeune femme.
“Excusez-moi mais la justice, c’est la seule autorité devant laquelle j’ai répondu et il y a de cela 25 ans”, reprend ensuite au micro Nicolas Hulot. “Dire (…) que ça a été simplement classé parce qu’il y avait prescription, excusez-moi, c’est un mensonge lourd d’insinuations et d’accusations. (…) Je crois en la justice, je ne crois pas aux tribunaux médiatiques.”
“Je pense que pour la sérénité du débat, (…) le mieux c’est que je m’éclipse ce soir. Je ne veux pas perturber votre belle soirée”, ajoute l’écologiste, sans toutefois quitter son siège. Il le fera un tout petit peu plus tard, sous de timides applaudissements: “Veuillez m’excuser, je n’en suis pas responsable, je suis venu ici la tête haute, je repars la tête haute, mais je ne resterai pas dans cette soirée parce que le climat ne s’y prête pas en ce qui me concerne”.
Une plainte déposée en 2008
La procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, avait indiqué dans un communiqué publié le 8 février 2018 qu’une plainte pour “un fait de viol” avait été déposée en 2008 contre Nicolas Hulot mais classée sans suite.
Selon ce communiqué, “une jeune femme a effectivement déposé plainte, le 11 juillet 2008, à l’encontre de Nicolas Hulot en dénonçant un fait de viol commis, selon elle, onze ans auparavant, alors qu’elle était déjà majeure”. La plainte a été classée “sans suite”, les faits étant “prescrits”, précisait alors la procureure.
À la suite de cette plainte, “Nicolas Hulot a été entendu dès le 29 août 2008 sur ces faits par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Malo”.
“Il est d’abord apparu que les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle précitée. Il a en outre été établi que ces faits s’étaient déroulés entre le 9 et le 11 juin 1997. Ceux-ci étant prescrits, la procédure a été classée sans suite par le procureur de la République de Saint-Malo, ce dont la plaignante a été avisée par un courrier du 30 octobre 2008”, précisait encore le communiqué de la procureure.
Le lendemain, 9 février, un courrier du parquet de Saint-Malo daté du 30 octobre 2008 et publié par BFMTV confirmait le classement sans suite de cette plainte pour viol. Et si le procureur de la République évoquait bien la prescription pour justifier le classement sans suite, il indiquait aussi que “les faits dénoncés, en tout état de cause, n’apparaissaient pas établis”. Ce que Nicolas Hulot a vigoureusement mis en avant lorsqu’il a été pris à partie ce mercredi soir à Tours.
Sur BFMTV le 8 février 2018, l’ancien présentateur d’Ushuaïa avait déclaré n’avoir “rien à se reprocher”. “Les enquêteurs ont très rapidement considéré qu’il n’y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire”, avait-il affirmé.
À voir également sur Le HuffPost: Quand Philippe raconte comment il apprend la démission de Hulot
Laisser un commentaire