En résumé: les dispositions transforment le pass sanitaire en pass vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux.
Un début d’examen marqué par la passe d’armes musclée entre le ministre de la Santé et le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, lequel, avec son groupe, avait demandé à l’Assemblée de rejeter en bloc le texte du gouvernement. Olivier Véran, neurologue de formation, a même été accusé de porter atteinte au principe de secret médical.
Véran, Pfizer et Mélenchon
Alors qu’il répondait, vertement, au député des Bouches-du-Rhône, le ministre de la Santé a effectivement fait allusion à son statut vaccinal. “J’ai le regret de vous dire que vous vous êtes tellement trompés qu’il est difficile de vous prêter la moindre attention”, a-t-il d’abord cinglé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, avant d’enchaîner: “vous avez parlé de ce ‘machin’ Pfizer que ‘jamais, jamais’ vous ne recevriez. Je crois que vous avez reçu votre troisième dose de Pfizer monsieur le député.”
Une réflexion qui n’a pas été du gout de la vice-présidente de l’Assemblée, Annie Genevard (LR). Au Perchoir pour l’occasion, l’élue n’a pas manqué de rappeler le ministre à un certain devoir de discrétion quant à ce qui touche au secret médical. “Je ne suis pas absolument certaine que toute l’Assemblée ait à être informée de la nature du vaccin qu’a reçu monsieur Mélenchon ”, lui a-t-elle indiqué, dans un rappel à l’ordre solennel, avant que le ministre réplique: “c’est Jean-Luc Mélenchon qui l’a dit lui-même en interview publique, je ne me serais pas permis.”
Qu’importe, la scène n’est pas passée inaperçue du côté des socialistes, non plus. La députée PS Cécile Untermaier, s’exprimant au nom de son groupe, s’est dite “choquée” de “voir que le secret médical puisse être divulgué, ici dans l’Assemblée nationale.”
“A notre sens il s’applique à tous et à supposer même qu’il soit sur les réseaux sociaux, il n’a pas à être retweeté, y compris par le ministre”, a ainsi critiqué l’élue de Saône-et-Loire, réclamant à Olivier Véran davantage “d’attention” et “d’humilité.”
Réponse du principal intéressé: “Je n’ai trahi aucun secret médical.” “J’ai uniquement abordé les déclarations publiques du président Mélenchon. Interrogé dans le cadre d’une intervention publique sur BFM, il a dit ’oui, oui, j’irais au bout du processus’”, a ainsi fait valoir le ministre, en ajoutant une nuance: “peut-être qu’il a eu du Moderna et pas du Pfizer, mais à l’évidence c’était donc un ARN messager.”
La charge contre un pass “100% inefficace”
Le ministre de la Santé faisait sans doute allusion à l’émission “face à BFM” diffusée le 25 novembre dernier. Interrogé par un journaliste de la chaîne d’informations sur le fait de savoir s’il ferait “la troisième dose” ou non, Jean-Luc Mélenchon avait simplement indiqué qu’il irait “bien sur au bout du processus” malgré “toutes sortes de réserve.”
Impossible, ainsi, de savoir si le chef de file de la France insoumise a bien reçu son rappel… et encore moins d’en connaître le sérum, contrairement à ce que laissait penser le ministre dans son tacle. Et “dans tous les cas, ça n’autorisait pas Olivier Véran à en faire état”, nous dit-on du côté de la France insoumise, après que Jean-Luc Mélenchon a reçu le soutien de plusieurs élus de bords différents.
Un peu plus tôt, le candidat LFI à l’élection présidentielle n’avait pas mâché ses mots non plus contre le ministre de la Santé et le projet gouvernemental de pass vaccinal, “100% inefficace” selon lui au vu de la propagation actuelle du virus. Dans un long réquisitoire, Jean-Luc Mélenchon a également estimé que les contrôles pouvant être faits par les gérants des lieux et activités soumis au fameux sésame ouvrent la voie à une “société totalitaire.”
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