OnlyFans modèles utilisent des imitateurs IA pour gérer leurs messages privés.

L’une des préoccupations les plus persistantes à l’ère de l’IA est que les robots vont prendre nos emplois. L’ampleur de cette peur reste à déterminer, mais nous assistons déjà à un certain niveau de remplacement dans certains domaines. Même les professions de niche sont en péril. Par exemple, le monde des bavardeurs OnlyFans est déjà en train d’être perturbé.

Qu’est-ce que les bavardeurs OnlyFans, demandez-vous ? Plus tôt cette année, WIRED a publié une enquête fascinante sur le monde des travailleurs occasionnels qui sont payés pour imiter les créateurs OnlyFans les mieux rémunérés dans des discussions en ligne avec leurs fans. Au sein de l’industrie, on les appelle “bavardeurs”.

Une grande partie de l’attrait d’OnlyFans—ou du moins ce qu’on m’a dit—est que ses créateurs semblent s’engager directement avec leurs fans, échangeant des messages et parlant parfois pendant des heures. La simulation de relation est un ingrédient aussi crucial pour son succès, en gros, que la titillation.

Bien sûr, un seul créateur avec des milliers de conversations DM en cours n’a que tant d’heures dans une journée. Pour gérer l’afflux de messages amoureux, il est devenu courant de sous-traiter les conversations à des “bavardeurs” payés pour remplacer le véritable talent.

Ces bavardeurs étaient principalement des travailleurs indépendants des Philippines, du Pakistan, d’Inde et d’autres pays avec des attentes salariales considérablement plus basses qu’aux États-Unis. Mais, de plus en plus, les bavardeurs humains sont remplacés par des substituts générés par l’IA.

Un certain nombre de startups vendent désormais l’accès à ces bavardeurs IA et autres outils d’IA générative—et elles disent que les affaires tournent à plein régime.

“Beaucoup de créateurs se sont dit, hey, il y a un besoin,” déclare Kunal Anand, le fondateur d’une startup offrant un service de chat IA pour OnlyFans appelé ChatPersona. “Nous avons construit notre propre modèle avec des données que nous avons obtenues de nombreux chats de créateurs.”

Depuis son lancement l’année dernière, ChatPersona a environ 6 000 clients, selon Anand, un mélange d’individus et d’agences.

Anand affirme que ChatPersona ne viole techniquement pas les conditions de service d’OnlyFans car il nécessite un humain dans la boucle pour appuyer sur “envoyer” les messages que ses bavardeurs IA génèrent. (Il a été précédemment rapporté qu’OnlyFans avait interdit l’utilisation de chatbots IA bien que ses conditions de service actuelles ne mentionnent pas les bavardeurs IA.)

OnlyFans n’a pas répondu aux demandes répétées de commentaires.

Le domaine est déjà assez encombré. Certains des outils les mieux connus ont des noms évocateurs comme FlirtFlow, ChatterCharms et Botly. Un autre concurrent, le relativement génériquement nommé Supercreator, dispose d’une suite d’outils IA, allant des scripts générés par IA à un assistant appelé Inbox Copilot qui trie algorithmiquement les simps, déplaçant les “dépensiers” en haut de la liste et ignorant les “profiteurs”.

Eden, une ancienne créatrice OnlyFans qui dirige maintenant une agence boutique appelée Heiss Talent (et qui n’a accepté de parler sur le record qu’en utilisant son prénom, invoquant des préoccupations de confidentialité) est une adoptrice enthousiaste de cette technologie. Elle représente cinq créateurs et dit qu’ils utilisent tous les outils IA de Supercreator. “C’est une augmentation folle des ventes, car vous pouvez cibler les gens en fonction de leurs dépenses,” dit-elle.

L’une des fonctionnalités recherche des fans qui n’ont pas été actifs depuis un certain temps, puis envoie automatiquement un message lorsqu’ils se reconnectent pour la première fois. Eden dit que les créateurs prennent le relais à partir de là, mais avoir un robot pour faire le premier pas est remarquablement efficace, entraînant au moins un pourboire de 1 000 $ d’une conversation initiée par l’IA.

Bien qu’il existe certains outils de bavardage IA qui sont entièrement automatisés, Eden préfère que les créateurs qu’elle représente mélangent leurs propres mots. “Nous élaborons le cœur du message et l’IA nous aide à le compléter,” dit-elle. “Nous aimons garder les choses aussi authentiques que possible.” Bien sûr!

Je ne peux pas dire que j’ai une expérience personnelle avec les chatbots sur OnlyFans, mais je les ai certainement rencontrés en ligne en faisant du shopping ou en cherchant des informations auprès, disons, de ma compagnie d’assurance. Mais en général, il est assez clair qu’il s’agit de conversations générées par IA. Que pensez-vous des entreprises utilisant des chatbots sans vous dire que c’est un outil IA ? Devons-nous simplement accepter que c’est la direction que prennent les choses ? Faites-moi savoir ce que vous en pensez par e-mail à hello@wired.com ou en ajoutant un commentaire au bas de cet article.